Et les internautes n’ont pas hésité à lui dire ce qu’ils en pensaient.
Muriel Pénicaud ferait sans doute bien de (re)lire James Baldwin, Frantz Fanon, Chester Himes ou encore Maya Angelou… La ministre du Travail a voulu rendre hommage à l’écrivaine et prix Nobel Toni Morrison, décédée ce mardi 6 août à l’âge de 88 ans. Et c’est via un tweet, supprimé depuis, qu’elle s’est illustrée en soulignant notamment que, grâce à l’autrice de Beloved, « les noirs ont enfin pu entrer par la grande porte dans la littérature ».
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“Vous avez l’excuse de l’ignorance”
« Hommage à une très grande dame, écrivaine, poète et militante, Toni Morrison. Grâce à elle, les noirs ont enfin pu entrer par la grande porte dans la littérature. Les mots réveillent les consciences et les cœurs, ils font reculer le racisme et la haine. Les mots ont un pouvoir », avait-elle écrit mercredi.
Une formule qui perpétue des clichés racistes et invisibilise les autrices et auteurs noirs d’avant Toni Morrison. Ce que n’ont pas manqué de souligner plusieurs internautes.
Oui Madame la Ministre,
Les mots ont un pouvoir,
Et dans le cas échéant ils nous révèlent votre racisme dégoulinant. pic.twitter.com/jDQMqBJhsE— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) August 7, 2019
En direct du cabinet de com de Muriel Pénicaud. pic.twitter.com/6QHscmQjk3
— Kiyémis (@ThisisKiyemis) August 7, 2019
Merci à Muriel Pénicaud de ne pas nous infliger ses clichés racistes et ignorants. Au lieu de tweeter des inepties, qu'elle lise par exemple le magnifique discours d'hommage de Toni Morrison au très grand écrivain noir James Baldwin "Jimmy. You crowned us"https://t.co/7P7UqI7JZh pic.twitter.com/uTbP365o00
— Laélia Véron (@Laelia_Ve) August 7, 2019
>> A lire aussi : Toni Morrison en 2004 : “La liberté est parfois un bien douteux”
L’écrivain Alain Mabanckou, prix Renaudot 2006 pour son roman Mémoires de porc-épic, a réagi : « Vous avez l’excuse de l’ignorance, pour cela je vous pardonne ce dérapage choquant… ».
Non, Madame la Ministre @murielpenicaud. En France un Noir de la Guyane, Goncourt en 1921 (René Maran). Wole Soyinka (Nigeria), Nobel de littérature. Lisez Du Bois, Himes, Wright, Baldwin etc. Vous avez l’excuse de l’ignorance, pour cela je vous pardonne ce dérapage choquant… pic.twitter.com/lsrUPXoWNf
— Alain Mabanckou (@amabanckou) August 7, 2019
La formule de Muriel Pénicaud n’est pas sans rappeler celle de Nicolas Sarkozy dans son discours de Dakar en 2007, qui expliquait que « l’homme africain n’était pas assez entré dans l’histoire ».
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