Face à l’indignation que la photo a provoqué sur les réseaux sociaux, la police a présenté ses excuses dans un communiqué
Deux agents à cheval escortant un homme noir tenu par une corde. La photo, prise à Galveston au Texas, lundi 5 août, a fait le tour des réseaux sociaux, provoquant un tollé. Choqués, des internautes dénoncent des méthodes qui évoquent l’époque abolie des lynchages dans l’Amérique esclavagiste et ségrégationniste. « Une image qui rappelle des heures sombres », s’insurge l’un d’entre eux. « Ecœurant et déplacé », « déshumanisant », écrivent d’autres…
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This is just sickening and uncalled for.
This young black man was put on a leash while handcuffed between two mounted horses in Galveston, Texas.
This invokes painful imagery of slave catchers and runaway enslaved Africans. pic.twitter.com/ZHEmyCYbUE
— zellie (@zellieimani) August 6, 2019
(« Ceci est juste écœurant et déplacé. Ce jeune homme noir a été tenu en laisse alors qu’il était menotté entre deux policiers à cheval à Galveston, au Texas. Cela évoque des images douloureuses de chasseurs d’esclaves et d’Africains esclaves fugitifs. »)
Des élus démocrates réclament des sanctions
Très rapidement, le cliché a été relayé par des élus démocrates qui demandent à ce que les policiers en question soient sanctionnés pour avoir infligé à Donald Nelly ce traitement dégradant. Adrienne Bell, candidate démocrate au Sénat du Texas, est l’une des premières à avoir dénoncé « une scène qui suscite de la colère, du dégoût et des questions au sein de la communauté ». « Des mesures rapides sont nécessaires pour s’assurer que personne ne soit plus jamais rabaissé ainsi et que les procédures d’arrestation soient justes, équitables et humaines », a-t-elle ajouté. « Un homme noir traîné par une corde par des agents de police, en 2019. (…) On doit dénoncer ce dont il s’agit : du racisme à l’œuvre », a commenté de son côté Beto O’Rourke, candidat à l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2020.
Le chef de la police présente ses excuses
Le suspect, Donald Neely, a été arrêté pour une violation de propriété et menotté. Alors qu’il aurait normalement dû être conduit au poste de police dans un véhicule à moteur, seuls des agents de la police montée étaient disponibles, a justifié, lundi 5 août, Vernon Hale, le chef de la police de Galveston. « Même s’il s’agit d’une technique enseignée et la meilleure des pratiques dans certaines circonstances, j’estime que nos agents ont pris une mauvaise décision », a déclaré le responsable policier dans un communiqué publié sur Facebook.
Vernon Hale a admis que ses hommes avaient fait preuve d’une « erreur de jugement » et a fustigé les précautions « dispensables » qu’ils avaient prises. Il a, par ailleurs, fait savoir qu’il avait décidé de mettre un terme à cette méthode pour convoyer des personnes interpellées. « D’abord et avant tout, il est de mon devoir de présenter mes excuses à M. Neely pour cet embarras inutile », a-t-il ajouté.
Loin d’avoir convaincu tout le monde, ses excuses ont, elle aussi, suscité des réactions d’indignation, notamment de la part du président d’une association locale luttant pour l’égalité et les droits civiques. Leon Philips a affirmé que la même chose « ne se serait jamais passée si le suspect avait été blanc ».
« Tout ce que je sais, c’est qu’il y a deux officiers blancs à cheval et un homme noir à pied qui marche avec eux dans la rue, les mains attachées dans le dos et à une corde. Et cela ne fait aucunement sens. Point », a-t-il ajouté. D’après le Houston Chronique, Donald Neely a été libéré de garde à vue, après paiement de sa caution.
[Mise à jour du 07/08, 14 heures]
D’après le New York Times, des proches de Donald Neely ont signalé mardi 6 juillet que l’homme souffrait de troubles bipolaires, de schizophrénie et qu’il lui arrivait régulièrement de dormir dans la rue. Ils précisent que la police aurait dû être au courant compte tenu de ses « antécédents judiciaires ».
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