Joy Division, les Clash, les Rolling Stones, les Doors, les Sex Pistols… petit tour des documentaires qui nous on fait (re)découvrir le rock et ses icônes dans toute leur splendeur et, bien sûr, dans toute leur décadence.
A l’occasion de la sortie du documentaire White Riot de Rubika Shah ce 5 août – qui revient sur l’histoire du mouvement antiraciste Rock Against Racism de la fin des années 1970 – retour sur les cinéastes qui ont réussi à filmer les bas-fonds du mouvement rock. Du quotidien effréné de ses stars à l’idéologie no future, en passant par des concerts légendaires, on vous embarque pour un trip délirant de Manchester à Los Angeles.
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Cocksucker Blues de Robert Frank (1972)
Retraçant la tournée des Stones à la sortie d’Exile on Main Street en 1972, le photographe Robert Frank ne rate rien : entre les concerts endiablés et les orgies avec les groupies dans l’avion, Mick Jagger n’hésite pas à sniffer ses lignes face caméra et Keith Richards à balancer un poste de télé par la fenêtre du sixième étage. Toutes les rumeurs sont confirmées mais encore faut-il trouver le film – interdit par le groupe et jamais distribué. En attendant de dénicher le DVD pirate, on vous conseille toujours le très bon Gimme Shelter des frères Maysles.
L’Obscénité et la fureur de Julien Temple (2000)
Comment l’Angleterre a-t-elle pu accoucher des enfants terribles que sont les Sex Pistols ? Le groupe n’est-il que le pur produit de son manager, Malcolm McLaren ? Julien Temple décide de nous éclairer avec un montage bouillonnant d’images d’archives couplées à des interviews inédites. Johnny Rotten, redevenu Lydon, y aborde notamment la mort tragique de son ami de toujours, Sid Vicious, loin de l’image sordide qu’ont peint les tabloïds. Outre les querelles internes, il vous restera surtout l’envie de hurler “Anarchy for the U.K. !”
No Direction Home : Bob Dylan de Martin Scorsese (2005)
Martin Scorsese rend hommage à son idole et retrace méticuleusement (en 3h15) l’ascension du jeune Dylan, de son arrivée à New-York en 1961 à son accident de moto en 1966, de son passage décisif de la folk au rock. Longtemps le porte-parole d’une génération révoltée, celle qui marche pour les droits civiques et s’insurge contre la guerre du Vietnam, Dylan change de registre et s’attire les foudres de son public. Charmeur, ironique, arrogant : qu’importe, le prophète trace sa route.
Joy Division de Grant Gee (2007)
Grant Gee revient sur la genèse du groupe le plus mythique de la New Wave, Joy Division. A travers les entretiens inédits des membres Peter Hook, Stephen Morris et Bernard Sumner, et les archives de la Factory Records, on y découvre en filigrane la vie de son chanteur suicidé, Ian Curtis, et on entend résonner comme pour la première fois peut-être ces paroles qui n’en finissent plus de nous hanter.
Joe Strummer : The Future is Unwritten de Julien Temple (2007)
On aurait pu citer aussi le très bon Rude Boy de Jack Hazan et David Mingay, mais Julien Temple retient encore une fois notre attention avec son portrait captivant du leader des Clash, loin de l’image de rockstar qui lui colle à la peau. On y découvre John Mellor (de son vrai nom) bien avant qu’il ne devienne Joe Strummer, de sa naissance à Ankara (Turquie) à son arrivée dans le milieu punk londonien jusqu’à la fin de la gloire et l’après-Clash.
>> A lire aussi : En 1998, Joe Strummer nous racontait The Clash
When you’re Strange de Tom DiCillo (2010)
Qui a un jour pu résister aux charmes de Jim Morrison ? Pas grand monde selon Tom DiCillo et personne ne viendra le contredire. Dans le pur respect de la tradition documentaire – à l’inverse du biopic d’Oliver Stone – le réalisateur décortique l’aura du poète maudit californien et la créativité folle des Doors. Avec un nombre d’archives inédites impressionnantes, le tout narré par Johnny Depp, plongez dans les sixties où jazz, blues et rock ont fusionné grâce à quatre hommes.
Nous, les enfants du rock ! de Michel Vuillermet (1993)
Petite pépite documentaire, le film de Vuillermet revient sur dix ans de rock en France, du Havre à Brest en passant par Paris et Bordeaux. La jeunesse des années 1980 gronde et les groupes émergent : Marquis de Sade, Taxi Girl, Bérurier noir, Camera Silens ou encore City Kids… Tous passent devant la caméra pour hurler leur colère, raconter leur quotidien aux quatre coins de l’Hexagone et nous donner une leçon de solidarité.
Stop Making Sense de Jonathan Demme (1984)
En décembre 1983, David Byrne, chanteur des Talking Heads, s’avance seul sur la scène du Pantages Theatre d’Hollywood avec une boîte à rythmes et entame le tube Psycho Killer. S’ensuit 1h40 de performance magnétique que nous offre Jonathan Demme, enregistrant sur trois jours les concerts du groupe. Plus qu’un simple live, le réalisateur capture un moment de grâce et nous installe au premier rang.
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The Punk Singer de Sini Anderson (2013)
L’histoire du rock et du mouvement punk est loin de s’être écrite uniquement au masculin et l’on regrette le manque de documentaires sur les pionnières du genre : Siouxsie, Nina Hagen, The Slits ou encore The Raincoats. Heureusement, le film de Sini Anderson vient en partie réparer la faute pour nous présenter la reine du mouvement des Riot Grrrl, Kathleen Hanna, chanteuse inoubliable des Bikini Kill.
Dig ! de Ondi Timoner (2005)
Grand prix du jury au Festival de Sundance de 2004, le Dig ! d’Ondi Timoner nous prouvait à l’époque que le rock n’était pas mort. Suivant durant sept ans deux groupes amis puis ennemis, The Dandy Warhols et les Brian Jonestown Massacre, il nous dévoile tout : addictions, concerts qui finissent en bagarre générale et musiciens virés. Le documentaire revient sur l’une des rivalités les plus fructueuses de la scène indépendante américaine, où tous les coups sont permis.
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