Noel Gallagher vient de dévoiler le très dansant “This Is The Place” et continue de régler ses comptes avec son frère Liam dans une longue interview accordée au Guardian.
Noel Gallagher serait-il l’homme le plus libre du monde ? Le sujet est vaste et quatre heures dans une salle d’examen ne suffiraient pas à en faire le tour. Il n’empêche, depuis qu’il tourne en solo avec ses High Flying Birds, Noel n’a jamais vraiment voulu se conformer aux exigences des grandes tournées « best of » et s’efforce à chaque nouvelle sortie de disque de secouer les fans un peu trop nostalgiques de l’épopée Oasis. Si Noel Gallagher’s High Flying Birds et Chasing Yesterday, ses deux premiers albums en solitaire, rassemblaient quelques hymnes que Liam n’auraient pas rechigné à chanter menton relevé, il n’en va pas de même de Who Built the Moon ?, son troisième long format et, très récemment, de Black Star Dancing, un EP (et un titre), foutant les deux pieds dans le plat de la disco et de l’électronique, validés par Nile Rodgers en personne. Imaginez deux minutes la gueule de Liam, si après l’enregistrement de l’album Be Here Now en 1997, Noel avait débarqué avec ce petit tube : « C’est quoi ça ? du R’n’B ?«
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Façon de prolonger l’effort, Noel continue de déconcerter en convoquant sur This Is The Place, premier extrait d’un nouvel EP à paraître le 27 septembre prochain, tout un pan du Manchester baggy et psychédélique, aux relents d’acide à en faire décoller le papier peint, peu exploré avec Oasis. Le Gallagher nouveau est un aventurier sonique, fringuant et créatif, qui, en plus de raviver la flamme Screamadelica, se paye une seconde jeunesse en s’émancipant des carcans dans lesquels, forcenés, certains voudraient le limiter.
« Acid house changed my life«
Dans une récente interview accordée au quotidien The Guardian, Noel Gallagher s’est largement lâché sur un peu tout, le Brexit, la possibilité d’un second référendum (et les conséquences qu’un tel référendum pourrait avoir sur l’unité déjà bien mise à mal du Royaume), la house music aussi (« l’Acid house a changé ma vie. Tu regardes les paroles de ces chansons, il ne s’agit que d’unité, « nous », la communauté« ), Stormzy, la fluidité du genre (« je sais quel est mon genre : Mancunien« ) et, évidemment, sur son frère Liam Gallagher, qu’il dézingue avec une aisance dans le verbe assez déconcertante. Petit florilège : « J’ai aimé ma mère juqu’à ce qu’elle donne naissance à Liam« , ou encore, au sujet de la carrière solo de son petit frérot (qui s’apprête à sortir le 20 septembre prochain Why Me ? Why Not ?, son deuxième album) : « Je n’écoute pas ses albums parce que je ne supporte pas sa voix, mais j’ai entendu à la radio (…) Je pense que c’est de la musique inoffensive jouée pour des gens inoffensifs, faite par un mec inoffensif donnant des ordres inoffensifs à un tas d’auteurs qui pensent faire du Oasis (…) La musique d’Oasis rassemblait les gens, tout le monde ensemble. Et le seul truc que j’entends chez lui, c’est juste de la bile, une colère insensée« .
Noel Gallagher’s High Flying Birds This Is The Place EP (Sour Mash Records/PIAS) – le 27 septembre
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