Directeur de l’Institut de recherche et d’innovation (IRI) au Centre Pompidou, ses travaux portaient sur les effets du développement technologique sur notre société.
Le Collège international de philosophie a annoncé hier, jeudi 6 août, la mort de Bernard Stiegler. Le philosophe de 68 ans était depuis 2006 le directeur de l’Institut de recherche et d’innovation (IRI) au Centre Pompidou. Professeur retraité de l’université technologique de Compiègne, directeur de l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) ou encore fondateur du groupe de réflexion philosophie Ars industrialis, il s’intéressait particulièrement à notre rapport à la technologie et à ses effets sur nos sociétés. En 2016, cet ancien adhérent du PCF accordait un entretien aux Inrockuptibles à l’occasion duquel il revenait sur ses travaux sur les algorithmes.
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Un parcours hors-normes
Bernard Stiegler était également connu pour son parcours hors-norme. Il avait entrepris des études de philosophie à distance derrière les barreaux, conséquence de sa condamnation à cinq ans de prison pour plusieurs braquages de banque à main armée. En 1993, il avait soutenu sa thèse à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Comme le souligne Libé, il était également directeur de l’école de philosophie d’Epineuil-le-Fleuriel, Pharmakon.fr, qui propose également des cours à distance ou en présentiel.
Marié et père de quatre enfants, Bernard Stiegler devait participer au festival Agir pour le vivant, à Arles, à la fin du mois. Il avait créé il y a peu l’association des amis de la génération Thunberg et avait publié un essai nommé Qu’appelle-t-on panser ? La Leçon Greta Thunberg, en janvier 2020. Il y analysait l’impossibilité des Etats et des multinationales à répondre à la colère de l’activiste pour le climat Greta Thunberg.
Depuis l’annonce de sa mort, les réactions de journalistes l’ayant connu ou d’anciens collègues se sont multipliées sur les réseaux sociaux.
Stupéfaction et profonde tristesse d'apprendre ce soir la mort de Bernard Stiegler au faîte de sa puissance de réflexion. Un des rares hommes libres du milieu intellectuel français, au passé romanesque. Un soutien de la première heure, avec qui nous avions des projets importants pic.twitter.com/UyS0FAyBkX
— Aude Lancelin (@alancelin) August 6, 2020
J’apprends à l’instant le décès aujourd’hui de Bernard Stiegler : choc immense… Nous avions travaillé ensemble il y a encore quelques mois. Il avait quantité de projets. J’ai appris tant de choses à ses côtés. Nous devrons revisiter longtemps son œuvre essentielle.
— Philippe Meirieu (@PhilippeMeirieu) August 6, 2020
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