L’annonce de Disney de diffuser Mulan en streaming aux Etats-Unis a provoqué en France l’ire des exploitants de salle de cinéma.
C’est un coup dur pour les exploitants et gérants de cinéma, qui doivent survivre dans un contexte déjà difficile. Comme le rappellent nos confrères de Franceinfo, « les cinémas sont confrontés à une baisse générale de fréquentation avec parfois des salles aux deux tiers vides » un mois après leur réouverture. Toutefois, à un niveau national, la situation n’est pas si catastrophique que cela. Dans un communiqué officiel, la FNCF (la fédération nationale des cinémas français) se veut plus rassurante : « Les chiffres de fréquentation quotidiens montrent que les films, même s’ils ne sont pas assez nombreux, trouvent individuellement leur public en salle. »
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Survivre grâce aux distributeurs qui préfèrent le grand au petit écran
De plus en plus de distributeurs, surtout aux Etats-Unis, choisissent de sortir leurs films directement en streaming quitte à les vendre à Netflix ou Amazon. Or, sans le soutien des distributeurs en cette période de crise, que va-t-il advenir des exploitants de salles de cinéma ? Hier, nous apprenions que, dans certains pays, Mulan ne devrait être disponible que sur la plateforme Disney + et pour le prix exorbitant de 29,99$ (en plus de l’abonnement à 6,99$/mois). Pour l’instant, nous ignorons encore si Mulan sortira en salle en France. D’autant qu’il existe ce que l’on appelle la « chronologie des médias », une loi française censée protéger (entre autres) les exploitants de salles de cinéma.
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Une chronologie des médias défaillante
Constamment remise en question, (Disney souhaite d’ailleurs sa révocation) la chronologie des médias se trouve plus que jamais en danger. Préoccupée par la situation la FNCF a alerté les pouvoirs publics exigeant « la mise en place en urgence de mesures de sauvegarde pour les salles » pour que le cinéma continue de « rassembler un public, [de] partager des émotions et [de] faire vivre la culture au cœur de la cité et des territoires« .
https://twitter.com/destinationcine/status/1291279337191346177
Une colère légitime
Même si rien n’est encore officiel et qu’il n’est pas certain que Disney + procède en France comme aux Etats-Unis, la colère des exploitants de salle est déjà là. Il faut dire que la situation est de plus en plus tendue cet été : le Grand Rex, légendaire salle parisienne fondée en 1932, a dû fermer ses portes en août pour la première fois de son histoire.
La sortie de Mulan, blockbuster international, était donc très attendue par les exploitants qui comptaient sur le film pour sortir la tête de l’eau. Hier en réponse à Disney, Gérard Lemoine, patron du Cinépal’ à Palaiseau (Essonne), excédé par la situation, a détruit à coups de batte de baseball l’affiche en carton de Mulan qui trônait à l’entrée de son cinéma. Une vidéo relayée par HuffPost, et qui symbolise à elle seule le désespoir que bien d’autres gérants de cinéma doivent partager…
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