On a déjà connu deux de ces Philadelphiens, quand ils frottaient un rock métallique au rap hardcore, pour allumer le feu des Goats, scandaleux cocus de l’histoire du hip-hop déjanté. Affublés d’une petite fée hippie, ils forment aujourd’hui MPE, pour Maggi, Pierce et EJ et rendent, sur leur quatrième album, “hommage à la vie et […]
On a déjà connu deux de ces Philadelphiens, quand ils frottaient un rock métallique au rap hardcore, pour allumer le feu des Goats, scandaleux cocus de l’histoire du hip-hop déjanté. Affublés d’une petite fée hippie, ils forment aujourd’hui MPE, pour Maggi, Pierce et EJ et rendent, sur leur quatrième album, « hommage à la vie et l’œuvre de Jeff Buckley » ? comme s’il n’y avait déjà pas suffisamment de pilleurs, de moines copistes et de vautours autour du cadavre.
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Mais le fantôme est ici une ombre rieuse, légère, discrète : le fond de l’air est souvent acoustique, sautillant, évoquant les premiers pas d’Everything But The Girl, du label anglais Cherry Red ou des Sundays. Ici, des guitares de bois rigolent avec des percussions latines, pendant que des voix de garçons et de filles s’entortillent comme des lianes autour de mélodies graciles. Là, des guitares nettement plus graves et complexes soufflent de noirs nuages de psychédélisme sur ces vignettes pastorales : on pense alors aux Throwing Muses ou à Cracker, pour cette joyeuse excentricité des cafards. C’est par cette succession d’humeurs extrêmes, par cette fringale de sons et d’expériences, par cette légèreté et cette liberté de ton que le trio, sans jamais le mentionner, rend finalement le plus pertinemment hommage à Jeff Buckley.
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