Dans ce documentaire Netflix, la jeune femme relatait comment elle avait été agressée lors d’une soirée alors qu’elle avait 14 ans. Depuis, elle militait contre les violences sexuelles.
Elle était l’une des victimes de l’affaire de Maryville qui, en 2012, a provoqué une énorme discussion sur les violences sexuelles et la culture du viol, aux Etats-Unis. Daisy Coleman, 23 ans, a été retrouvée morte, après que sa mère a demandé à la police de vérifier si elle allait bien.
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C’est cette dernière qui a annoncé la nouvelle dans un message sur Facebook, le 4 août : “Ma fille Catherine Daisy Coleman s’est suicidée ce soir (…) Elle était ma meilleure amie et une fille incroyable (…) J’aurais voulu pouvoir la soulager de cette souffrance ! Elle ne s’est jamais remise de ce que ces garçons lui ont fait et cela n’est pas juste. Ma petite fille n’est plus là.”
Un viol jamais reconnu par la justice
Dans le très important documentaire Audrie & Daisy (2016), visible sur Netflix, Daisy Coleman avait accepté de raconter son histoire. A 14 ans, elle a été violée, alors qu’elle était complètement saoule, lors d’une soirée d’une bande de lycéens, où elle s’était rendue avec sa meilleure amie Paige. Un garçon aurait même filmé la scène. La mère de Daisy a retrouvé sa fille le lendemain matin, gisant devant leur maison à moitié inconsciente, alors qu’il gelait.
L’amie de Daisy, âgée elle de 13 ans, a été agressée dans la pièce d’à côté. Mais si l’agresseur de Paige a reconnu devant la justice qu’il l’avait violée, les choses ne se sont pas passées de la même manière pour Daisy. Un joueur de football de 17 ans, suspecté du viol, a été, à l’époque, arrêté par la police. Il a reconnu un rapport sexuel, mais a avancé qu’il était consensuel et les charges ont vite été abandonnées. Accusée par certain·es d’être responsable de ce qu’il s’était passé, Daisy a alors été cyberharcelée et sa maison incendiée. De quoi la pousser à quitter cette ville du Missouri avec sa famille.
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L’affaire a fini par faire les gros titres des journaux quand le groupe Anonymous a diffusé le nom de l’accusé (qui n’est autre que le petit-fils d’un ancien membre de la Chambre des représentants du Missouri) et a exigé que l’enquête soit rouverte. Il sera finalement condamné à deux ans de prison avec sursis – mais pas pour viol, uniquement pour mise en danger de la vie d’une mineure.
Un travail pour lutter contre les violences sexuelles
L’autre adolescente qui avait donné son nom au documentaire de Netflix, Audrie Pott, a été violée, en 2012 lors d’une fête, alors qu’elle était inconsciente. Elle s’était suicidée quelques jours plus tard.
Daisy Coleman avait co-fondé l’association SafeBAE, pour lutter contre les violences sexuelles dans les écoles. L’organisation a publié ce mercredi un message dans lequel elle rappelle que “les survivant·es d’agression sexuelle ont dix fois plus de risque de tenter de se suicider que celles et ceux qui n’ont pas vécu d’agression sexuelle”. “[Daisy Coleman] aurait voulu que les jeunes survivantes sachent qu’elles sont entendues, qu’elles comptent, qu’elles sont aimées et qu’il existe des endroits où elles peuvent trouver l’aide dont elles ont besoin”, met en avant SafeBAE, qui explique qu’elle continuera ce travail “en sa mémoire”.
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