La journaliste au “Figaro” Eugénie Bastié, auteur de “Le porc émissaire, terreur ou contre-révolution”, était invitée de la Matinale de France Inter. Elle a répondu aux questions de Léa Salamé sur sa phrase selon laquelle “une main aux fesses n’a jamais tué personne”.
Un an après l’explosion du mouvement #MeToo, qui a répandu une vague de libération de la parole des femmes face aux violences sexuelles, celle-ci bute encore sur des résistances inattendues. Ce 24 septembre, c’est la journaliste du Figaro Eugénie Bastié, bien connue pour ses positions contre le « féminisme contemporain », invitée dans la Matinale de France Inter, de s’en prendre au mouvement. “La libération de la parole autorise toute les dérives et le bazardement de l’État de droit”, soutient-elle face à Léa Salamé. Avant d’ajouter : “Après #MeToo il y a un climat détestable de suspicion généralisée entre les sexes”.
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.@EugenieBastie : "Après #MeToo il y a un climat détestable de suspicion généralisée entre les sexes" #le79Inter @LeaSalame pic.twitter.com/zZKAbOYYt2
— France Inter (@franceinter) September 24, 2018
“Je m’érige contre la victimisation excessive”
Mais surtout, la journaliste, antilibérale catholique, auteure déjà en 2016 d’Adieu Mademoiselle, la défaite des femmes, et qui sort le 28 septembre Le Porc émissaire, s’est expliquée sur cette phrase : “Je crois qu’une main aux fesses n’a jamais tué personne, contrairement aux bonnes intentions qui pavent l’enfer d’utopies”. “Je ne réveille pas la main aux fesses. Je m’érige contre la victimisation excessive, qui à mon avis est une régression car on considère dans une frange du mouvement #metoo que la femme doit être traitée comme un enfant, qu’elle est innocente a priori. C’est une régression quasiment victorienne. Il faut hiérarchiser les violences. Il est urgent de combattre les violences physiques faites aux femmes, mais dans ce mouvement qui met dans le même sac la main aux fesses en allant jusqu’au viol, on finit par ne plus hiérarchiser”, défend-elle.
“C’est resté un mouvement des élites”
Léa Salamé insiste alors sur la « dimension sociale » du mouvement, pas prise en compte par Eugénie Bastié: “Quand une caissière se prend une main aux fesses et qu’elle ne peut rien dire, autrement elle se fait virer, ça ne la tue pas, mais c’est tout de même plus violent”. Et l’intéressée de répondre que “c’est resté un mouvement des élites”. Récemment Isabelle Adjani dans une longue interview qu’elle nous a récemment accordée estimait qu’“il y a des gardiennes du machisme qui sont pires que les hommes”.
Pour réécouter l’intégralité de l’entretien :
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