En direct de Chicago, deux Cool Kids donnent un coup de pompe (montante) aux fesses du hip-hop avec une étonnante décontraction.
[attachment id=298]Avec un nom comme Cools Kids vous avez intérêt à faire une musique aussi fraîche que ces Mister Freeze bleu clair (goût fruit de la passion, allez comprendre) qui vous font tressaillir le gosier d’émoi sous le soleil parfois pesant de l’été. Eh bien grâce à Dieu, c’est le cas de ces jeunes types : le hip-hop de ce duo de Chicago, nouvelle place forte du micro (de Kanye West à Common), est tout simplement le plus émoustillant entendu depuis des lustres (peut-être même depuis le deuxième album de Clipse, Hell Hath No Fury, malheureusement passé un peu à la trappe par chez nous).
The Bake Sale, mis au four par deux types que l’on nomme Mickey Rocks et Chuck English, est un disque tout en rondeur, mélange de technologie et de nonchalance, porté par le buzz d’un premier EP, Totally Flossed, sorti l’an passé. Dès le morceau d’ouverture, What Up Man, on danse les yeux vides, les lèvres pincées, l’esprit libre et le baggy flottant. On se dit que Pharell Williams est déjà fan, mais qu’il craint déjà que ces Cool Kids ne lui aient déjà mis un petit coup dans les dents. Quand le cerveau droit des Neptunes traîne avec Madonna la quinqua, les Cool Kids squattent les bancs de la ville avec un énorme sound blaster à leur pieds, des filles sublimes de 18 ans tout juste sur l’épaule – qui sourient en laissant apparaître leur appareil dentaire –, et des potes skateurs sapé dernier cri qui tournent autour d’eux en faisant des holys (et Larry Clarke n’est pas très loin, une caméra sur l’épaule bien entendu).
Loin des producteurs en vue (Timbaland en tête) qui ont investi les studios tout cuir de New York et Los Angeles en compagnie des cadors du showbiz, Cool Kids se la joue dans son coin, aux abords des playgrounds de Chicago en alignant les ritournelles obsédantes, parfois narcotiques (écoutez 88 en boucle et votre canapé devrait vous coller aux fesses jusqu’au début 2009). Piochant leurs beats dans des albums old-school qu’ils sont bien trop jeunes pour avoir écouté à l’époque, Mickey Rocks et Chuck English réussissent tout simplement ici l’une des plus belles entreprises de rénovation hip-hop de ces derniers mois, sans trop se la péter. De quoi se trémousser la fesse joyeusement basse, et la tête un peu ailleurs. Cool quoi.
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