Leur embarcation a fait naufrage au large de la Libye jeudi 25 juillet. D’après les rescapés et les ONG, le bilan pourrait être bien plus lourd que les 110 personnes disparues estimées à l’heure actuelle.
« La pire tragédie en Méditerranée cette année vient de se produire », se désole sur Twitter Filippo Grandi, haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés (HCR) Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 110 personnes ont perdu la vie dans un naufrage jeudi 25 juillet au large de Libye. Plus d’une centaine d’autres migrants, principalement des Erythréens mais aussi des Palestiniens et des Soudanais, ont été secourus par des pêcheurs et reconduits sur les côtes libyennes où ils doivent être placés dans des centres de détention d’après la marine libyenne.
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The worst Mediterranean tragedy of this year has just occurred. Restoring rescue at sea, ending refugee+migrant detention in Libya, increasing safe pathways out of Libya must happen NOW, before it is too late for many more desperate people. https://t.co/XuZJpDtZfv
— Filippo Grandi (@FilippoGrandi) July 25, 2019
Un bilan qui pourrait s’avérer bien plus lourd
Alors que l’OIM et la marine libyenne comptent sensiblement le même nombre de victimes – 110 selon l’OIM et 115 d’après le général libyen Ayoub Kacem – selon les rescapés, le nombre de personnes ayant succombé à ce naufrage pourrait être bien plus important. Julien Raickman, chef de mission Médecins sans Frontières, a confié à France Inter que « près de 400 personnes se trouvaient à bord » d’après les témoignages des survivants, alors que seulement 135 ont été secourues selon la marine libyenne.
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Des conditions de détention déplorables
Au micro de France Inter, Julien Raickman raconte que ces personnes ont été « extrêmement choquées » par ce qu’elles ont vécu et ne sont pas prêtes à supporter les conditions de détention qui les attendent en Libye. « Ce sont des écoles où on a muré les fenêtres où il y a des personnes entassées avec un mètre carré par personne, on meurt de tuberculose, on est torturé, violé et vendu. C’est ça les conditions de détention aujourd’hui en Libye. » L’humanitaire déplore également l’attitude des pays européens à l’égard de ces migrants qui fuient l’instabilité dans leur pays : « On dirait que l’Europe n’entend rien, que la France n’entend rien et que M. Marcon n’entend rien. »
Depuis le début de l’année au moins 426 personnes ont perdu la vie en Méditerranée d’après le HCR et l’OIM, sans compter le naufrage du 25 juillet.
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