La présidente du Rassemblement national doit s’y rendre dans le cadre d’une mise en examen pour « diffusion d’images violentes » .
Marine Le Pen semble résolue à ne pas se rendre à l’expertise psychiatrique demandée dans l’affaire des photos de l’Etat islamique (EI) diffusées sur Twitter. Le 16 décembre 2015, la présidente du Rassemblement national (RN) avait publié sur la plateforme trois photographies issues de la propagande de l’EI.
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C'est proprement HALLUCINANT. Ce régime commence VRAIMENT à faire peur. MLP pic.twitter.com/WCX6WBCgi4
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) September 20, 2018
« Je croyais avoir eu droit à tout : eh bien non ! , constatait, furieuse, Marine Le Pen sur Twitter en postant une copie du courrier ordonnant son expertise psychiatrique. Pour avoir dénoncé les horreurs de #Daech par tweets, la “justice” me soumet à une expertise psychiatrique ! Jusqu’où vont-ils aller ? ! ». A l’époque des faits, Marine Le Pen entendait dénoncer le parallèle établi entre le groupe terroriste et son parti par Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV-RMC. Dans le tweet, elle interpellait le journaliste d’un « Daech, c’est ça », glissant trois photos à titre de preuves : un soldat syrien écrasé sous un char (dont l’image est toujours visible sur le compte de la présidente), un pilote jordanien brûlé vif dans une cage ainsi que le corps décapité du journaliste américain James Foley.
Une procédure légale et « automatique »
« Je n’irai pas« , déclarait à France Info, la femme politique, défiante. Dans un communiqué de presse, elle s’étonnait de de voir se soumettre à une « procédure destinée à lutter contre la pédophilie, la maltraitance et la mise en péril des mineurs. » Pourtant, « Il y a une expertise psychiatrique obligatoire dans le cadre de la mise en examen lorsqu’il s’agit d’une diffusion de message violent. C’est effectivement l’application de l’article 706-47 du Code de procédure pénale », expliquait Jacky Coulon, secrétaire national de l’Union syndicale des magistrats (USM), à France Info. Même son de cloche chez l’avocat blogueur Maître Eolas : « Car ne l’oublions pas, ce qui est reproché à Marion Le Pen est d’avoir mis des images d’une extrême violence à portée de clic de mineurs. Cette procédure s’applique aux crimes et délits listés à l’article 706-47 du code de procédure pénale ».
Pour autant, cette injonction de la loi ne semble pas être goûtée par tout e monde, même par les opposants de Marine Le Pen. « Désaccord total avec la psychiatrisation de la décision politique. Madame Le Pen est politiquement responsable de ses actes politiques. Tous les moyens ne sont ni bons ni acceptables pour la combattre », estimait ainsi Jean-Luc Mélenchon. Un propos faisant écho à ceux de son adversaire y voyant une méthode digne des « régimes totalitaires », déclarait-t-elle dans les couloirs de l’Assemblée nationale. Une atmosphère qui lui aura aussi valu le soutien affiché de Matteo Salvini, le chef de la Ligue du Nord.
Una procura ordina una #periziapsichiatrica per Marine Le Pen. Non ho parole!
Solidarietà a lei e ai francesi che amano la libertà! @MLP_officiel #LePen pic.twitter.com/Oh0kWmY23h— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) September 20, 2018
Si Marine Le Pen ne souhaite donc pas se rendre à cette visite forcée, elle se présentera en revanche en octobre à la la convocation de deux autres juges d’instruction pour l’affaire des assistants parlementaires. Elle y est ici mise en examen pour abus de confiance.
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