Entendu par sa hiérarchie, Jean-Michel Prêtre a expliqué « qu’il n’avait pas voulu mettre le chef de l’Etat dans l’embarras », révèle Le Monde.
Il s’était empressé de dédouaner les forces de l’ordre. Pour éviter les critiques sur un potentiel manque d’impartialité, la Cour de cassation avait décidé de transférer le dossier à Lyon concernant l’enquête sur les violences subies par Geneviève Legay, cette manifestante de 73 ans blessées en mars suite à une charge de la police durant un rassemblement de Gilets jaunes, à Nice. Le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre avait alors été critiqué pour sa gestion de l’affaire.
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Dans un article publié ce mercredi 24 juillet, Le Monde révèle de nouveaux éléments troublants. Après l’incident, Jean-Michel Prêtre avait très vite dédouané les forces de l’ordre, arguant qu’il n’y avait eu « aucun contact » entre les forces de l’ordre et la manifestante, alors que plusieurs éléments indiquaient le contraire. Seulement voilà, il a alors expliqué lors d’une audition par sa hiérarchie exigée en avril « qu’il n’avait pas voulu mettre le chef de l’Etat dans l’embarras ‘avec des divergences trop importantes’ entre les versions. Et ce, de sa propre initiative », indique Le Monde.
Un « défaut d’indépendance »
« Non seulement il livre une version qui ne correspond pas aux faits, souligne une source proche du dossier au journal, mais il insiste et répète à plusieurs reprises qu’il est sûr de ce qu’il assure. »
L’avocate de Geneviève Legay, Mireille Damiano, fustige alors une « défense irréfléchie de l’institution ». « Un procureur n’a pas à protéger qui que ce soit, fût-il le président de la République. C’est une curieuse conception de sa mission, et c’est bien la raison pour laquelle je parle de porosité malsaine et de défaut d’indépendance… »
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