Ce 22 juillet, le président de la République a répondu à distance à la lettre ouverte publiée par Nicolas Hulot, demandant aux députés de ne pas voter pour le CETA.
Emmanuel Macron n’a pas goûté la lettre ouverte de Nicolas Hulot. L’ancien ministre de l’Ecologie, qui avait donné sa démission en août 2018 de manière inattendue, en dénonçant le poids des lobbys, a enjoint le 22 juillet les députés à avoir “le courage de dire non” au CETA. Ceux-ci doivent voter le 23 juillet pour ratifier le traité de libre-échange entre l’Europe et le Canade, qui divise même les rangs de la majorité. Le président d’honneur de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme écrit, à ce sujet : “Demain chacun de vous aura plus de pouvoir que tous les ministres de l’écologie réunis. Demain chacun de vous sera libre de voter contre la ratification du Ceta et exiger ainsi la réouverture des négociations. Demain la voix forte d’un pouvoir législatif unanime pourra éclairer utilement un exécutif qui agit comme si ratifier le Ceta allait de soi”.
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Réaliste VS idéaliste
Piqué au vif par cette lettre qui critique l’action du gouvernement en matière d’écologie, Emmanuel Macron a répondu le 22 juillet lors d’une rencontre avec la presse : “Il fallait le dire quand on était en responsabilité”. Il ajoute, en direction de Nicolas Hulot, dont il a lu la lettre : “Quand on s’est battu pour améliorer un texte […], on ne peut pas dire quelques mois plus tard le contraire”.
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Comme souvent, Emmanuel Macron s’est posé en réaliste, pragmatique, en prise avec le concret, contre ceux qu’il juge n’être que dans le discours : “Je crois que le véritable idéalisme consiste toujours à regarder le réel”, a-t-il expliqué. Et de conclure que la ratification du CETA, accusé de faire débarquer de la viande aux farines animales, aux hormones et aux antibiotiques dans nos assiettes, irait “dans le bon sens”.
TRIBUNE. "Ayez le courage de dire non" : Nicolas Hulot exhorte les députés à ne pas ratifier le Ceta https://t.co/1Dj50CbiZP
— Nicolas Hulot (@N_Hulot) July 22, 2019
“Déséquilibre majeur”
Pourtant, le CETA ne sera pas sans effets sur l’environnement, l’agriculture, ou encore le pouvoir des multinationales vis-à-vis des Etats. “Le CETA renforce un déséquilibre majeur entre le droit privé commercial et l’exigence climatique et sociale”, nous rappelait récemment le porte-parole d’ATTAC, Maxime Combes.
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