Ce 22 juillet, après avoir subi une intervention chirurgicale sans lien avec la Covid (qui l’a cloué au sol en mars dernier), CharlElie Couture s’est fendu d’un long post Facebook où il dénonce les effets de la crise sanitaire.
CharlElie Couture en a après le Covid, mais pas pour les raisons que l’on croit. Le chanteur et peintre, atteint par le virus en mars dernier mais guéri depuis, a subi récemment une opération chirurgicale sans rapport. Celle-ci s’est bien passée, mais elle lui a donné un aperçu des protocoles kafkaïens qui régissent désormais l’hôpital. Il a par exemple dû faire un test de dépistage de la Covid, alors que, ayant déjà été contaminé, il ne peut logiquement plus être atteint. Pour lui, ç’en était déjà trop : “Un protocole est un ordre, un impératif. On ne réfléchit plus, vous êtes de la pâte dans le moule d’un protocole. Vous devez lui obéir quel qu’il soit, comme un précepte quasi religieux. Peu importe si ça retarde le bon fonctionnement des choses”, dénonce-t-il dans un post Facebook.
“Cette poussière de petit virus qui altère les fonctions d’analyse”
Plus loin, le chanteur de l’intemporel Comme un avion sans ailes dénonce le caractère à ses yeux irrationnel de la focalisation médiatique et politique sur ce seul virus : “Et pourquoi donc décider de faire seulement celui du Covid et non le test du sida VIH et hépatite, ou de la malaria ? Et pourquoi pas le choléra, la myxomatose ? La fièvre jaune, la rage ou la tuberculose ? Non, va-t’en savoir pourquoi l’obsession, c’est le COVID médiatisé, cette poussière de petit virus qui tue moins les gens qu’il n’enfreint la raison et altère les fonctions d’analyse.”
Evidemment, après un test et 24 heures d’attente dans un lit d’hôpital, le résultat a été négatif. D’où l’amertume de CharlElie Couture, qui pense plus largement, à l’échelle d’un hôpital et a fortiori des hôpitaux de France, la dépense inutile ainsi perdue : “Perte de temps, dépense de budget sous prétexte de précautions, c’est ainsi que le monde ira à sa perte”. Après avoir salué le travail du professeur et de l’équipe qui l’ont opéré, il fait également part de sa stupeur à voir l’hôpital transformé en espace déshumanisé sous l’effet de la crise sanitaire : “Ce qui était troublant c’était depuis mon entrée à l’hôpital, de ne plus jamais voir le visage de personne. Je ne parle pas du bloc, évidemment mais de l’ensemble des services où depuis l’accueil, en passant par les femmes de chambres, chacun en est réduit à sa fonction”.
“Les gens se sont laissés envahir par la peur”
Il regrette donc ce “monde d’après” régi par la peur, qui a entamé les relations humaines les plus basiques. Et il le dit crûment : “Les gens se sont laissés envahir par la peur. À force d’être agressés par des messages d’alerte et de prudence ‘civique’ mille fois répétés, ils ont fini par perdre leur libre arbitre.” Et de s’attaquer encore à “ces protocoles girouettes” qui “n’ont pour fins utiles que d’éviter à ceux qui les édictent une condamnation pour insuffisance le jour où par malheur ils seraient convoqués au tribunal pour s’y justifier.”
Pour bien clarifier l’objet de son coup de gueule, le chanteur précise : “Les responsables de ce chaos institutionnel sont les gestionnaires administratifs qui imposent ces protocoles ineptes depuis leurs écrans plats.” Plus que tout, il craint que cet état de fait perdure et se pérennise. “Ferons-nous des concerts masqués face à des salles à moitié vides ? […]
Quelle vie de merde !”, s’inquiète-t-il, formalisant l’angoisse existentielle de l’ensemble du milieu du spectacle. Il conclut en citant les paroles d’Antisocial, l’hymne de Trust : “Distanciation anti-sociale, tu perds ton sang-froid”…
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