À moins d’une semaine du vote devant valider sa nomination comme membre de la Cour suprême américaine, Brett Kavanaugh est l’objet d’une accusation de « harcèlement sexuel » transmise au FBI par la doyenne démocrate du Sénat.
Il joua un rôle majeur dans les procédures d' »impeachment » contre Bill Clinton suite à sa liaison avec Monica Lewinsky en 1997. Brett Kavanaugh, le candidat du président Trump à la Cour suprême, fait désormais face à des accusations de « harcèlement sexuel« . Le FBI s’est vu remettre un dossier contenant le témoignage d’une femme désirant rester anonyme qui le met en cause. Ces déclarations surviennent à la suite de l’échec des tentatives des démocrates pour retarder cette élection.
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Une déclaration sous anonymat
La personne qui a transmis ces documents est la doyenne démocrate du Sénat, respectée de ses pairs, Dianne Feinstein. La parlementaire a précisé dans un communiqué de presse que « [l’auteure de la déclaration] a fermement demandé la confidentialité, a refusé de parler à la presse ou d’en faire davantage et [elle a] respecté son choix. [Elle a] toutefois transmis le sujet aux enquêteurs fédéraux« . La Maison Blanche pour sa part dénonce « une opération de la dernière chance » des démocrates pour empêcher la nomination du candidat de Donald Trump.
L’enjeu de cette nomination est que la Cour suprême basculerait dès lors du côté conservateur, ce qui aurait des conséquences déplorables sur les questions fondamentales d’actualité qu’on lui demande de trancher : parmi celles-ci, l’avortement ou le climat. Les membres de la Cour sont nommés à vie et Brett Kavanaugh n’est âgé que de 53 ans. À la fin du mandat de Barack Obama, les Républicains étaient parvenus à refuser le candidat du président d’alors. Si le parti conservateur tient une (très courte) majorité au Sénat, qui est l’institution en charge de voter ou non la nomination d’un nouveau juge, les démocrates tentent de jouer la carte du temps. Un tiers des sièges, en effet, seront renouvelés lors des élections partielles de novembre 2018.
Lors de l’audition du candidat conservateur désigné par la Maison Blanche le 5 septembre dernier devant la commission du Sénat, les Démocrates n’étaient pas parvenus à ajourner la séance ni à véritablement prendre la parole. La séance s’était de plus tenue dans des circonstances chaotiques, des activistes l’ayant interrompue. Kavanaugh avait été accueilli dans le hall par un groupe de militantes habillées comme dans la série La Servante écarlate ; série dans laquelle, dans une Amérique post-apocalyptique, les femmes sont devenues, pour celles non-stériles, de simples outils de reproduction.
Une affaire qui anime Washington
D’après le Guardian, il semble que l’avocate de l’auteure de la lettre l’accusant de harcèlement sexuel soit Debra Katz, qui n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet. Elle est, depuis l’affaire Weinstein, considérée comme la « Madame Metoo# » des cabinets de la capitale. L’accusation a fait ressortir sur les réseaux sociaux les déclarations de Kavanaugh concernant son ancien supérieur, à la tête de la cour d’appel fédéral du 9e ressort. L’attitude de cet homme, qui dut démissionner du fait d’accusations de « comportements inappropriés » [il aurait notamment montré à des femmes travaillant pour lui des vidéos pornographiques sur leurs temps de travail. ndlr.] était, semble-t-il, connue de tous. Pourtant Brett Kavanaugh qui reconnaît en lui un « ami » a déclaré sous serment ne rien savoir à ce sujet.
Lors de son audition par la commission sénatoriale, le vote concernant sa nomination a été fixé à la date du 20 septembre prochain par le président conservateur Charles Grassley. Son porte-parole a assuré qu’il était « au courant de la démarche de Dianne Feinstein » mais qu’il n’était cependant « pas prévu de changer le programme de la commission« . D’après le New York Time et le Guardian, les faits reprochés remonteraient aux années de lycée du candidat. À 17 ans, lors d’une soirée avec un ami, ils auraient enfermé la jeune femme auteure de la lettre dans une chambre en la menaçant. Elle aurait cependant réussi à s’échapper.
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