Du 11 au 13 juin, la petite ville normande de Saint-Aubin-sur-Mer a accueilli la huitième édition du festival Pete the Monkey. Au total, près de 15 000 festivaliers se sont pressés pour découvrir le meilleur de la scène émergente entre deux activités autour de la nature.
Une cabane en bois cachée dans les arbres, des cache-tétons en paillettes partout et des performeurs représentant les cinq sens (l’ouïe, l’odorat…) dans des costumes burlesques. Les premières déambulations au sein de Pete the Monkey pourront déconcerter les habitués des festivals parisiens. Mais Pete the Monkey n’est pas un événement comme les autres. Pour sa huitième édition placée sous le thème de « Mother Nature », le festival normand qui tire son nom de la préservation des singes en Amérique latine s’est rapproché au plus près de ses intentions d’origine, à savoir la promotion d’un festival 100 % green en « harmonie avec la biosphère et respectueux des autres êtres vivants ». Plus qu’une programmation musicale, basée en majorité sur des artistes émergents et en pleine expansion, Pete the Monkey se révèle aussi comme un véritable laboratoire de conscientisation écolo.
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Focus sur la scène émergente
Côté concerts, quatres scènes se partageaient les lieux : la Pachamama – ou scène principale -, la Jibou, l’Amphithéâtre et le Camion Bazar. Les festivaliers, souvent parés d’accessoires autour du singe ou de la banane, déambulaient dans cet espace à taille humaine et regorgeant d’endroits où s’installer pour profiter du soleil normand. Avec la garantie de découvrir de nouveaux talents. L’année dernière, la septième édition accueillait par exemple Vladimir Cauchemar, alors peu connu, et aujourd’hui en pleine lumière.
https://www.youtube.com/watch?v=hpjV962DLWs
Le jeudi 11 juillet, jour d’ouverture, on retrouvait sur scène Teers – groupe de pop française à l’allure des Australiens de Parcels -, la Belge Claire Laffut ou encore l’une des sensations du moment, Johan Papaconstantino. L’auteur compositeur de vingt-six ans était particulièrement attendu après la sortie de son premier album, Contre-jour, et des titres tels que J’sais pas, J’aimerai ou Iris oeil. Le vendredi, c’était au tour du Québécois Hubert Lenoir, qui recommandait sans détour au public de « libérer les tensions sexuelles en se déshabillant ». Après un tour par le karaoké dans une piscine à boule ou au cabaret de Madame Arthur, niché sous le chapiteau secret, les festivaliers se répartissaient entre la scène Jibou – qui accueillait l’artiste Folamour – et l’espace dj set du Camion Bazar. Seule petite déception : le concert de Fishbach en version silent et casque audio, ne permettant pas à tous d’écouter son live de qualité.
https://www.youtube.com/watch?v=aABsXoQ1kDI
Enfin, le samedi connaissait une clôture réussie. Après un début de journée porté par les lives de Niklas Pashburg et ses sonorités rappelant Rone, de Bobby Oroza – entre soul et ballades rock – et de Nelson Beer, une parade traversait le festival à partir de 21 heures. Juste après, la grande scène accueillait le groupe Papooz, bien décidé à mettre l’ambiance, coûte que coûte. À tel point que deux amplis ont été endommagés par la trop grande présence de public sur scène. Mais comme le chanteur le dit si bien : « On est pas venus là pour enfiler des perles ». Signe de l’atmosphère familial qu’il régnait au sein du festival, on a vu plusieurs artistes prendre le temps d’assister à des concerts, comme Claire Laffut devant Johan Papaconstantino ou Papooz devant Bobby Oroza. Enfin, les DJ set de Kiddy Smile et de #3310 & PTM Friends venaient clôturer cette huitième édition, et terminaient sur des tubes aimés de tous – et chantés à l’unanimité après quelques verres – tels que Toto d’Africa, I will survive de Gloria Gaynor ou encore Free from Desire de Gala.
Un festival porté par la nature
Pensé dans les moindres détails, Pete The Monkey proposait de nombreuses activités en rapport avec la nature. À l’instar de la cabane cachée dans les arbres – dans laquelle il est possible de composer de la musique uniquement en touchant de la terre et des plantes -, ainsi que des ateliers de poterie, de céramique ou encore de sérigraphie. Sans oublier la poste du cœur, permettant de déclarer sa flamme à un autre festivalier après l’avoir décrit aux facteurs mis en place, ou les machines à écrire destinées à coucher sur papier un secret inavoué. Une pièce de théâtre immersive du collectif Crumble proposait une expérience inédite : retrouver les paroles du chant qui permettrait de sauver le futur de la planète. Rien que ça. Guillaume, Parisien de 28 ans, est particulièrement attaché à l’ambiance singulière du festival : « Ça fait deux ans que l’on vient entre potes et on reste toujours autant sous le charme. On laisse toute la pression de côté pour se détendre grâce aux activités et à la plage la journée puis aux concerts les soirs ».
Le vendredi et le samedi, plusieurs conférences étaient organisées au sein de l’amphithéâtre : La floriculture est un sport de combat, Ecoresponsabilité : quand l’urgence devient tendance ou encore la question cruciale : Comment sauver l’humanité depuis son canapé ? Au-delà des activités et conférences, le site en lui-même est réfléchi : 100 % du café, thé et même sucre et chocolat sont issus du commerce équitable ou biologique, 100 % de la vaisselle est biodégradable, 3 000 cendriers portables étaient distribués, sans oublier les 600 kilos de compost générés par les stands food et revalorisés dans la région ou encore les 15 000 à 20 000 litres d’engrais produits grâce aux toilettes sèches.
Ce rapport à la nature a été pensé depuis ses débuts puisque le but premier de l’association est de récolter des fonds pour financer la construction de la plus grande réserve de singes de Bolivie : Jajc Cuisi, qui « accueille des animaux victimes de déforestation et de trafic lucratif ». Et les habitués des lieux sont nombreux à connaître l’anecdote à l’origine de la création du festival : une vidéo d’un petit capucin venu aider Louis – cofondateur du festival alors de corvée de vaisselle pour la réserve d’animaux sauvages de l’association CIWG en Bolivie – devenue virale. La preuve que s’amuser, découvrir de la musique et être éco-responsable est possible !
https://www.youtube.com/watch?v=hzj6C-HXrIY
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