Après avoir sillonné les festivals tout l’été, Metronomy publiera à la rentrée son album le plus bigarré. Rencontre avec Joseph Mount, son leader et chanteur, qui nous explique son rapport au bonheur, au streaming et au temps qui passe.
Quand, en ce jour de canicule, il déboule en short dans un salon de sa maison de disques, Joseph Mount présente un profil si juvénile qu’on lui donnerait la vingtaine. Erreur, le cerveau et chanteur de Metronomy approche bientôt des 37 ans. Malgré le sourire de gamin qu’il continue d’arborer, cette perspective semble le préoccuper, consciemment ou non. “Avec l’âge…, commence-t-il avant de s’interrompre et de reprendre. Je n’aime pas m’entendre parler comme ça, je ne suis pas si vieux ! Donc, oui, avec l’âge, je me rends compte que je deviens plus ouvert d’esprit. Certaines choses que je voyais auparavant comme embarrassantes ne me font plus fuir et, même, elles m’intéressent.”
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Plusieurs fois, tout en se désaltérant pour lutter contre la chaleur, il emploie ces tournures de phrase qui trahissent cette petite anxiété à l’idée de vieillir. Il n’est plus, depuis longtemps, l’adolescent qui, dans la maison familiale, s’inventait un futur sur l’ordinateur que lui avait vendu son père. Celui qui s’agitait sur scène avec son cousin Oscar et son ami d’enfance Gabriel, quand Metronomy appartenait à la scène londonienne fourre-tout de la nu-rave, a aussi disparu.
Depuis The English Riviera (2011), le troisième album de Metronomy, Joseph appartient au cercle des artistes influents – de Björk à Kanye West en passant par Beyoncé ou James Blake –, ces éclaireurs dont on attend les mises à jour esthétiques et les prises de risque sonores. Surtout, c’est désormais au tour de Joseph d’avoir des enfants. Avec leur mère, sa compagne française, ils ont d’ailleurs décidé de quitter Paris, après y avoir vécu ensemble plusieurs années, et de traverser la Manche. Pour s’oxygéner, ils n’ont pas eu besoin d’aller très loin puisqu’ils se sont installés dans le verdoyant Kent, ce “jardin de l’Angleterre” situé dans le sud-est du pays, pas très loin de Londres ni du Pas-de-Calais.
Là-bas, ils ont investi dans une ferme. “Il y a des méthodes avec lesquelles tu peux calculer ton bonheur, estime Joseph. Prenons notre vie à Paris. Nous avions une petite maison mais un accès très facile à des baby-sitters, plein d’activités à portée de main, des amis avec qui sortir. A la campagne, nous n’avons rien à faire et personne pour garder les enfants. Mais eux ont l’air super relax, ils s’amusent… Donc, nous aussi. Tu dois sacrifier certains aspects de ta vie si tu veux pouvoir profiter des autres. Aujourd’hui, à Paris, j’ai vu une dame promener son chat en laisse… Trop bizarre. C’est triste de voir tous ces animaux vivre dans des appartements, les yeux collés aux fenêtres pour rêver aux possibilités qui se présenteraient à eux s’ils avaient une vraie vie.”
Ne jamais oublier que Metronomy reste un groupe
Davantage gentleman farmer dans l’âme que fauve urbain, Joseph prend du recul. Mais il ne se retire pas de la vie publique, tel dans un autre siècle le Bob Dylan – alors plus jeune que lui – de l’après-crash à moto. La distance qu’il adopte se traduit par un sens de l’observation gentiment ironique, une façon de faire partie du système sans en être dupe. Il porte ainsi un regard moqueur sur l’essor des playlists thématiques et la manière qu’ont les sites de streaming d’instrumentaliser la musique.
“Encore une fois, je vais sonner plus vieux que je ne le suis, mais ce qui m’amuse avec cette culture moderne, c’est que tu peux prendre n’importe quel concept abstrait, comme un coffee shop, et ensuite construire la playlist que tu estimes coller à ce genre d’endroit. C’est ridicule. Si tu te donnes toi-même un cadre, tu peux trouver du sens partout et affirmer que tu tiens la bande-son parfaite pour un bar à cidre, une station essence ou une quincaillerie. Et qui va pouvoir prétendre le contraire ? Un concurrent ?”
“En studio, Metronomy, c’est moi. En revanche, en concert, tout est différent” Joseph Mount
A ce moment-là, la batteuse Anna Prior, également DJ, glisse : “Justement, j’ai un ami dont le métier est de concevoir l’ambiance musicale pour des restaurants. C’est presque un job de rêve !” Bras droit de Joseph depuis une décennie, Oscar Cash ajoute en rigolant : “Si tu es dans une quincaillerie, il vaudrait mieux de l’ambient pour pouvoir te concentrer deux heures durant sur la bonne prise de courant à acheter.” Les trois s’esclaffent.
On pourrait l’oublier tant Joseph monopolise avec naturel la parole, mais Metronomy reste un groupe. Appréhender sa dynamique interne ressemble à un numéro d’équilibriste. Si la complicité qui règne entre Anna, Oscar et Joseph cet après-midi-là se révèle évidente, les deux premiers ont l’air de gracieux seconds rôles, quasiment des figurants, quand il s’agit de présenter le nouvel album. Sans froisser leur ego, ils se mettent légèrement en retrait. Il peut même arriver qu’ils questionnent Joseph, définitivement le cerveau de l’aventure, sur telle déclaration qu’il a tenue dans la presse. Comme s’ils étaient en grande partie spectateurs de l’histoire.
“L’écriture ? C’est la souffrance personnelle de Joe !” (Oscar Cash)
“Les chansons me sont personnelles, tranche Joseph. En studio, Metronomy, c’est moi. En revanche, en concert, tout est différent. Ces deux facettes du groupe ont autant d’importance l’une que l’autre.” Cet été, lors de son passage aux festivals Plage de rock, Les Nuits secrètes ou La Route du rock, Metronomy sera, comme sur la tournée qui a suivi la sortie de Love Letters (2014), une machine à danser formée de cinq corps avec, aux côtés d’Anna, de Joseph et d’Oscar, Olugbenga Adelekan à la basse et Michael Lovett (NZCA Lines) aux claviers. Mais la responsabilité de composer la suite du Summer 08 de 2016 a pesé sur les seules épaules de Joseph.
Comme le résume Oscar de manière laconique et avec un soupçon de sadisme : “L’écriture ? C’est la souffrance personnelle de Joe !” L’intéressé rectifie aussitôt : “Peut-être que j’ai hérité de cette épreuve mais je crois que nous partageons un même niveau d’anxiété une fois que nous devons interpréter en live les nouvelles chansons. Nous avons tous les cinq les visages du public face à nous, je pense que l’angoisse nous habite de manière égale.”
“Cela dit, si je peux afficher du mépris concernant la musique des autres, je veux vraiment que les gens apprécient la mienne. Je pourrais jouer le blasé, me comporter de manière pragmatique et prétendre que tout ça ne constitue qu’un job, mais c’est faux. Dans la vie, en général, je ne manque pas de confiance. Mais dès qu’il s’agit des chansons de Metronomy, c’est plus compliqué, je peux être beaucoup moins sûr de moi.”
Après plusieurs mois de tatônnement, quelques morceaux émergent enfin
Quand il retrace la gestation tortueuse de son sixième album, Metronomy Forever, le critique le moins facile à séduire et le plus torturé semble avoir été… lui-même. “D’une certaine manière, je compose toujours en réaction, il existe une relation entre un album et le suivant. Ce qui est étrange, c’est que je ne récupère jamais mon retard sur les événements et ce que j’ambitionne de faire. L’idée avec Summer 08 était de publier la musique que j’avais mise de côté, celle qui était en quelque sorte inutilisée, et de ne pas donner de concerts afin d’entamer un nouveau cycle avec l’album suivant. Sauf qu’en cours de route, mes plans ont dû évoluer. J’avais tout imaginé, je nous voyais promouvoir ce que j’envisageais comme le disque de pop ultime. Je l’avais enregistré, il comptait dix chansons, mais… comment décrire ça ? Il ne sonnait pas de manière très engageante. Il était trop sec, austère.”
A l’époque, Joseph n’a peut-être pas les idées au clair, le cerveau déjà accaparé par l’œuvre d’une autre. Son énergie, il la met alors au service de la chanteuse Robyn, en pleine reconstruction artistique après une rupture douloureuse et la perte d’un de ses mentors. Occupé à concevoir avec elle Honey (2018), émouvante thérapie disco-pop et premier album de la Suédoise en huit ans, Joseph s’attelle dès qu’il en a l’occasion à ce qui deviendra Metronomy Forever.
Pendant un jour de pause, il crée une chanson moins sérieuse que les autres, sautillant autour d’un riff de guitare, Insecurity. Au bout de plusieurs mois, mission accomplie : il dispose de la dizaine de morceaux qu’il avait ciblée. “A ce moment-là, c’est étrange, je n’ai pas eu le sentiment habituel, cette satisfaction que j’éprouve quand j’ai fini un album. Cette première version que j’avais soumise à mon label, je l’ai mise de côté en choisissant de continuer jusqu’à ce que je me sente heureux. Cela a été la meilleure décision que j’ai prise depuis des années.”
Le calendrier se montre favorable aux changements et aux révolutions mentales : sa contribution sur Honey de Robyn est désormais bouclée, sa mission, terminée. “A partir du moment où son album était parti pour connaître sa propre vie, j’ai enfin eu du temps pour penser à Metronomy. J’ai pu aller dans cet espace mental où je me sentais super détendu. Ça a coïncidé avec notre retour en Angleterre et notre installation à la campagne. Les morceaux les plus décisifs de Metronomy Forever, je les ai probablement conçus à cette période. Mais, quand même, je crois que l’acte le plus fondateur a consisté à mettre derrière moi l’enregistrement avec Robyn. Ça a permis à mon palais de retrouver son goût”, explique-t-il.
De la pop synthétique au goût de friandise
Parce qu’il ne faut pas s’entêter, Joseph a su s’affranchir du plan de bataille et des références qu’il s’était lui-même imposés. “Quand je posais les fondations de l’album, j’essayais d’imiter le son baggy, la scène de Manchester de la toute fin des années 1980, avec Happy Mondays ou les Stone Roses. Pourtant, je n’ai pas grandi en écoutant ces groupes. Pire, quand Gabriel (Stebbing, ndlr), l’ami d’enfance qui a été dans Metronomy, m’avait fait découvrir les Stone Roses, je dois être honnête, je me rappelle avoir détesté. Mais ma copine est à fond dans ce mouvement-là. C’est lorsque j’habitais Paris que j’ai eu conscience combien cette scène a été déterminante.“
”Ici, j’ai rencontré des gens qui étaient obsédés par Manchester. Maintenant, je saisis pourquoi, la mixture des genres, cette façon d’embrasser électronique, breaks de batterie et guitares. Malgré ça, quand j’ai tenté à mon tour de composer des morceaux dans cet esprit-là, ça ne m’a pas semblé authentique. Si je devais investir le genre que j’écoutais pendant ma jeunesse et me tourner vers les groupes qui signifiaient quelque chose pour moi, alors ça serait plutôt Nirvana, Weezer ou les Lemonheads.”
Joseph a refusé de se plier au jeu de rôle, il n’a pas triché, restant fidèle avec l’ado qu’il a été et exploitant la piste grunge. Sur Metronomy Forever, à côté du funky Sex Emoji (avec l’aide de Mr. Oizo pour les beats) ou de la pop synthétique au goût de friandise Salted Caramel Ice Cream, on trouve donc les plus surprenants Insecurity et Lately menés par de solides riffs de guitare. “La guitare n’a pas été cool depuis un moment, constate Joseph, songeur. En même temps, personne ne l’a utilisée de manière juste ces jours-ci. Moi, elle m’a aidé à aller jusqu’au bout de l’album. Je me suis bien amusé.”
On sent aussi sa malice derrière la ballade plaintive Upset My Girlfriend, exercice de style dont il se tire avec dérision. “Si tu réécoutes les grands morceaux grunge du passé, il s’agit souvent d’hommes chantant au sujet de leur angoisse : ‘Je manque de confiaaaance.’ Upset My Girlfriend est née comme un gag, j’ai voulu composer une chanson grunge mais avec un texte rédigé du point de vue d’un homme de 37 ans. A cet âge, tu n’écris pas sur la mort, la croissance ou la colère adolescente, mais sur le fait que tu as rendu furieuse ta petite amie et qu’elle ignore que tu vas la demander en mariage”, sourit-il, d’un air entendu.
“J’ai un tracteur et des légumes” Joseph Mount
Amené dès Wedding – l’intro du nouvel album – et ses cloches, le sujet du mariage, abordé également sur un Wedding Bells très Smashing Pumpkins, semble le concerner d’assez près. Au moins en tant que source d’inspiration. Joseph a découvert, en tout cas, le moyen de se désinhiber. Le paradoxe : la clé des champs, il l’a trouvée dans ce que l’écoute dématérialisée a provoqué comme chamboulements au sein du monde de la musique et de son économie.
“J’ai cette conviction, peut-être influencée par mon esprit romantique, que, quels que soient les formats, on peut toujours se montrer créatif. Même avec le streaming. Prenons les vinyles des années 1960 ou 1970 : tu ne pouvais mettre que quinze ou vingt minutes sur chaque face. Aujourd’hui, le format qui a cours c’est : ‘Fais ce que tu veux jusqu’à ce que les gens en aient marre.’ Les albums de Drake constituent les exemples parfaits. Combien de chansons sur son dernier ? L’écoute en streaming signifie que tu n’as pas besoin d’être direct, tu peux éviter de penser aux gens qui se plaignent d’en avoir ou non pour leur argent. La vérité est que si Metronomy avait existé vingt ans plus tôt, nous aurions été beaucoup plus riches.”
“Maintenant, je dépense mon argent pour ma ferme”
“A l’époque, même si tu étais un très mauvais groupe, les gens devaient acheter ton album pour le savoir et tu pouvais vendre facilement dix mille exemplaires en enregistrant de la musique horrible. C’est pour cette raison que l’industrie musicale se portait si bien. Aujourd’hui, tu peux avoir accès, contre le versement de dix euros, à toute la musique du monde. Celle-ci, en tant que produit, a été dévaluée. Nous, les artistes, nous prétendons que notre musique a de la valeur. Mais nous allons nous-mêmes sur les plates-formes de streaming et j’ignore le nom de la moitié des artistes que j’écoute ! Il faut arrêter de se mentir, je n’ai pas acheté de musique depuis des années. Maintenant, je dépense mon argent pour ma ferme. Car, oui, j’ai un tracteur, un peu de terrain et des légumes.”
Joseph appartient donc bien à son époque et, adepte de la transparence, ne déroule pas le discours le plus rentable question droits d’auteur. “Tu te rappelles quand Metallica avait intenté un procès à Napster ou quand les Beatles refusaient de mettre leur répertoire sur les plates-formes ? Tout ça, c’est du passé. Le streaming est le mode principal de consommation de la musique, le nier reviendrait à être totalement déphasé. Il faut s’adapter mais pas de manière cynique. Cette situation, il faut la transformer en un élément positif. Aujourd’hui, une chanson n’a plus aucun prix propre ? Je trouve ça très libérateur. Par conséquent, les gens ont plus d’appétit pour différents genres de sons, des morceaux obscurs.”
Une mémorable collection baroque labyrinthique
Le leader de Metronomy a procédé comme lorsque, plus jeune, il concevait des mixtapes et essayait d’impressionner ses potes avec des bizarreries. Il a déréglé la cadence pop de la première version de Metronomy Forever pour y glisser des instrumentaux telle la house crépusculaire de Miracle Rooftop. Taquin, il espère bien voir ce morceau adopté par les rooftops bars du monde entier. “C’est ma nouvelle obsession, se marre-t-il. Les boissons y sont très chères, les gens qui y travaillent, légèrement arrogants et la musique, souvent de la house minimale qui colle avec le spectacle d’un coucher de soleil, est jouée très fort. Je suis sûr qu’il existe déjà plein de playlists sur le sujet”, s’emporte-t-il, en dégainant son portable et le vérifiant aussitôt, laissant entendre un filet de musique inoffensive.
En s’éloignant du format chanson, Joseph s’est régénéré. Deux autres instrumentaux, Lying Low et Forever Is a Long Time, lui ont servi de boussole, surtout le second, aux allures d’interlude à la fois planant et inquiétant. “Au tout début de Metronomy, ma musique était très expérimentale. A partir du moment où tu atteins un certain niveau de succès, tu réfléchis de manière plus clinique sur ta musique. Si bien que j’avais oublié cette dimension expérimentale. Forever Is A Long Time est, avec Whitsand Bay, un des morceaux les plus importants de l’album, il m’a aidé à aller dans une direction différente, moins confortable et plus étrange. C’était davantage une atmosphère qu’une chanson avec des mots, le genre de morceau qui m’a fait m’exclamer : ‘Ok, maintenant, je peux faire n’importe quoi.’
Attention de ne pas le prendre au mot. Pas de déchet parmi les dix-sept morceaux de Metronomy Forever, mais une intense séance de remue-méninges sonore qui peut évoquer les grands déballages d’inspiration similaires à Sign o’ the Times (Prince) ou Reflektor (Arcade Fire). La réussite pop tout en concision, envisagée il y a deux ans, a laissé place à une mémorable collection baroque labyrinthique. Le dernier geste artistique de Metronomy, comme le titre emphatique Metronomy Forever pourrait le suggérer ?
“Je me suis rendu compte qu’on pouvait l’interpréter ainsi, mais, contractuellement, il nous reste au moins un disque à enregistrer, précise aussitôt Joseph en riant. J’ai désormais conscience de ce que l’on entend par la vie d’un groupe. Quand tu crées de la musique, tu te préoccupes de l’héritage qu’ont laissé des personnes comme Leonard Cohen ou Prince, des artistes auxquels je continue de penser. Quand tu es plus jeune, tu penses que ta musique sera là pour toujours, que si tu meurs, elle restera disponible. La réalité est toute autre.”
“Quand je mourrai, ma musique n’intéressera peut-être même pas mes enfants. Regarde les Beatles, on n’en parle plus dans les mêmes termes qu’il y a vingt ans. Ils restent importants mais leur aura a diminué. Alors, si j’ai appelé l’album Metronomy Forever, c’est pour affirmer que nous sommes le meilleur groupe du monde.” Pour justifier sa bravade, il ajoute, en ultime pirouette : “Bien sûr, c’est du bullshit.”
Metronomy Forever (Because), sortie le 13 septembre
Concerts le 26 juillet à Plage de rock (Port Grimaud), le 28 juillet aux Nuits secrètes (Aulnoye-Aymeries) et le 17 août à La Route du rock (Saint-Malo)
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