Cinq litres de gaz lacrymogène en moins de 30 minutes ont fait perdre connaissance au commandant des CRS qui tentaient de déloger des manifestants écologistes d’un pont de Paris.
C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. Mediapart a eu accès à un compte-rendu de la police sur l’évacuation d’écologistes du mouvement Extinction Rebellion, qui occupaient le pont de Sully à Paris le 28 juin. Ce rapport officiel indique notamment que le commandant des CRS responsable des opérations a lui-même perdu « connaissance par suffocation de gaz lacrymogène ». Le pure player précise que plus de cinq litres de gaz avaient été aspergés en moins de 30 minutes.
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Selon le compte-rendu, à 13 h 35 ce jour-là, cet usage massif a provoqué « un malaise avec perte de connaissance par suffocation de gaz lacrymogène du commandant » qui a temporairement cédé sa place à son lieutenant. Les images de ce démantèlement particulièrement violent avaient fait le tour des médias, en France et dans le monde, et ont déclenché l’ouverture d’une enquête préliminaire du parquet de Paris, confié à l’Inspection générale de la police nationale, connue comme la « police des polices », pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ».
“On frôle le ridicule”
Interrogé par Mediapart, un policier responsable d’opérations de maintien de l’ordre depuis plus de sept ans reconnait : « C’est violent. C’est surtout suicidaire en termes d’image que l’on donne. Mais il ne faut pas oublier une chose : nous répondons à des ordres. Si le préfet ou son adjoint mettent la pression pour qu’on évacue, ça peut donner ce genre de résultats chaotique avec un commandant qui en perd lui-même connaissance. On frôle le ridicule. C’est l’arroseur arrosé. »
Le média rappelle que les avocats du mouvement de désobéissance civile Extinction Rebellion, Vincent Brengarth et William Bourdon, ont saisi le Défenseur des droits afin qu’une enquête soit faite sur l’usage des gaz lacrymogènes par les CRS.
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