Le cinquième long métrage de l’acteur Roschdy Zem est une blague qui n’en est pas une.
de Roschdy Zem
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Avec Raphaël Personnaz, Nicolas Duvauchelle, Roschdy Zem (Fr., 2018, 1h32)
Une voiture roule sur une route déserte, la mer à l’horizon. A son bord, Nicolas Duvauchelle et Raphaël Personnaz dont on perçoit les regards graves derrière les verres teintés de leurs lunettes de soleil. Ils viennent de prendre une décision qui va tout bouleverser. Pendant ce temps, Cabrel s’interroge dans l’autoradio de la berline : « Est-ce que ce monde est sérieux ? » Est-ce que tout ça est effectivement sérieux ? Le nouveau film de l’acteur Roschdy Zem semble être un polar décomplexé, à prendre au second degré et qui déconstruit les clichés du genre : Le Monde est à toi version 2019.
L’attente impatiente s’organise alors autour de l’irruption de la première vanne qui devrait enfin rompre l’ambiguïté, faire tomber les masques d’une imposture qui dure depuis un peu trop longtemps. Mais cette première blague n’arrivera jamais. Persona non grata est bien à prendre au premier degré et ambitionne sûrement de faire du Scorsese. Le résultat est plus proche d’un film d’Olivier Marchal, l’esprit de sérieux et le même sort réservé aux femmes (ici prostituées ou femmes au foyer soumises), mais sans la noirceur moite et l’ambiance dépressive des films de l’ex-flic. Que reste-t-il alors de Persona non grata : un polar émoussé sans aucune idée de cinéma, une longue traversée du désert où tout le monde se demande ce qu’il fait là, à part Roschdy Zem qui semble beaucoup s’amuser devant la caméra en ange gardien/démon qui erre en chemise hawaïenne et grimace pour faire du De Niro.
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