“La meilleure défense, c’est encore l’attaque“, lance comme un défi Blak Twang sur son bagarreur troisième album. Pour échapper à l’indifférence réservée aux rimeurs anglais et alerter les sélectionneurs mondiaux, ce vétéran, encore méconnu à l’extérieur de son territoire, a choisi de placer Kik off sous le signe du football et de mouiller le maillot. […]
« La meilleure défense, c’est encore l’attaque« , lance comme un défi Blak Twang sur son bagarreur troisième album. Pour échapper à l’indifférence réservée aux rimeurs anglais et alerter les sélectionneurs mondiaux, ce vétéran, encore méconnu à l’extérieur de son territoire, a choisi de placer Kik off sous le signe du football et de mouiller le maillot. Comme ses compatriotes Roots Manuva, Ty ou Rodney P, Blak Twang possède la tchatche et l’aplomb nécessaires pour dribbler et semer, par moments, les cousins d’Amérique. Mieux, ce fanfaron cockney s’éloigne avec panache de la facilité d’une efficacité métronomique, calculée et monotone. En amoureux du beau jeu, il tente de slalomer entre les rythmes, ébauche des passements de jambes pas toujours couronnés de succès mais souvent spectaculaires.
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En se revendiquant émule de l’esprit rebelle du Johnny Rotten de 1977, il montre également qu’il possède du cran (d’arrêt ?) mais aussi une bonne dose d’inconscience. Rebaptisé Tony Rotton, il manifeste peu de provoc punk et incarne davantage un Robin des Bois contemporain, paresseux et farceur, mais jamais avare en commentaire politico-social.
Comme ses collègues, Blak Twang convainc surtout lorsqu’il pointe du doigt ses origines, lorsque sa verve adopte une gouaille typiquement londonienne. Pour éviter à son rap de sentir le renfermé, il ouvre en grand les fenêtres du studio et laisse pénétrer les bruits de la rue, la chaleur des sound-systems. Sa langue, alors complètement déliée, entreprend les prouesses stylistiques annoncées et se libère du format rap US ? celui-là même qui triomphe, par exemple, sur le téléphoné On Line, simple imitation des New-Yorkais de Gang Starr. On attendra donc encore un peu avant de voir Blak Twang aussi à l’aise que Roots Manuva. D’ici là, on applaudira les actions fulgurantes de Kik off et sa victoire en demi-teinte.
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