La porte-parole des Républicains, Lydia Guirous, serait impliquée dans un conflit d’intérêt majeur, d’après le “Canard enchaîné”.
Fin août, alors que la ministre de la Culture Françoise Nyssen était impliquée dans une affaire de travaux illégaux à Paris, Lydia Guirous s’emportait sur Twitter contre ce gouvernement qui “s’orientait vers la République des voyous”. Finalement, elle aurait sans doute mieux fait de balayer devant sa porte. Dans son édition du 5 septembre, le Canard enchaîné révèle en effet que la porte-parole des Républicains, si prompte à critiquer les traitements de faveur des responsables politiques, est impliquée dans un conflit d’intérêt.
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Des factures juteuses
La jeune femme, a créé une société baptisée « Future, au féminin », du même nom que l’association dont elle est présidente, et qui se décrit comme un mouvement pour un « féminisme républicain et pragmatique ». Cette société, grâce à un contrat passé avec la société de recouvrement CTR fin 2017, lui permet de prendre 10% de commission sur des marchés conclus avec la Croix-Rouge. Or son mari, Jacques Touzard, est le délégué national sanitaire de l’association d’aide humanitaire, tout en étant associé à « Futur, au féminin » (à hauteur de 50% des parts). Le Canard dénonce donc un conflit d’intérêt patent.
>> Lire aussi : Quel avenir pour Lydia Guirous, l’embarrassante ex porte-parole des Républicains ?
En effet, depuis son poste de dirigeant à la Croix-Rouge, Jacques Touzard incitait des hôpitaux à passer des contrats avec CTR, pour recouvrer des créances auprès de patients par exemple. Il aurait ainsi expressément demandé à l’hôpital gériatrique Henri-Dunand de “mandater (CTR) le plus rapidement possible”, comme le rapporte Capital. Le Canard révèle même une facture qui montre que CTR a versé 11 414 euros à « Futur au féminin » pour un marché passé avec la Croix-Rouge en Guyane.
CONFLIT D'INTERET : La #CroixRouge met à pied son délégué national Jacques Touzard soupçonné d'avoir favorisé l'entreprise de son épouse @LydiaGuirous, porte parole du parti #LesRépublicains
— Christophe Grébert 🚴♀️ (@grebert) September 5, 2018
Lydia Guirous se dit “meurtrie”
Contacté par le Canard, M. Touzard prétend ne “pas être au courant de cette commission », puisque « c’est sa femme qui gère la société ». Cette démarche d’enrichissement a été immédiatement sanctionnée par la Croix-Rouge, dès que la nouvelle a été révélée : il a été mis à pied. Une procédure disciplinaire qui pourrait déboucher sur un licenciement : “Le comportement de M. Touzard ne porte pas de préjudice financier à la Croix-Rouge française, la tarification de cette société étant conforme aux autres sociétés de recouvrement. Pour autant, il y a préjudice d’image qui nuit à la réputation de l’organisation”, explique la Croix-Rouge. A l’AFP, Lydia Guirous se dit, elle, “meurtrie que [son] mari soit ciblé pour tenter de [la] déstabiliser”.
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