Ce documentaire conçu et défendu par l’équipe de Golden Moustache veut casser les clichés tenaces qui collent aux basques d’une jeunesse qui s’engage et s’en sort.
Les jeunes ne s’impliquent pas dans la vie politique, ils sont égoïstes, carrément branleurs et ne savent pas quoi faire de leur vie. Voici, en substance, les clichés insupportables auxquels s’attaquent par le menu neuf youtubeurs notoires (dont Jhon Rachid, Baptiste Lorbert et PV Nova) pour offrir un regard neuf sur une génération bourrée d’idées.
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“On a voulu donner la parole aux jeunes pour ce qu’ils sont, pour montrer les différentes initiatives qu’ils incarnent, de quelles manières ils s’engagent concrètement, partout en France”, explique Basile Roze, le coréalisateur (avec Cédric Leprettre) de ce documentaire diffusé à quelques jours de second tour de la présidentielle.
Maison de chômage
Du concret, tel est le fil rouge des passages riches dans lesquels on peut voir et entendre Pascal Légitimus, Inconnu convié par la production dans le rôle de l’adulte concerné mais pas franchement convaincu par la rigueur des actions menées sur le terrain. Inspirantes et franchement sérieuses, les différentes séquences – entrecoupées de sketchs assez drôles, comme cette grand-mère qui rend visite à son petit-fils dans une maison de chômage – forcent le respect, tant dans l’intensité des démarches menées que dans les idées, toujours positives et souvent fortes, qui s’en dégagent.
Originales ou juste indispensables (on pense à la belle maison d’enfants où se rend Marion Seclin, à Creil, tenue par des éducateurs spécialisés qui encadrent des jeunes trop énergiques), les pastilles crèvent l’écran et ont un mérite assez inédit à la télévision… montrer que, en groupe, chacun peut trouver sa voie autrement que par le prisme des entretiens d’embauche.
On retiendra par exemple le périple de Jérôme Niel (le pro des tutos) qui navigue avec humour chez les Grands Voisins, un parc constellé d’activités solidaires, comme celles favorisant l’hébergement d’urgence, la fabrication d’objets en tout genre (via un “pôle bidouille”, pour le développement de biens communs), ou le renforcement des liens grâce au réseau Carillon (qui permet aux volontaires d’être recensés pour accueillir des sans-abris).
Projets innovants
On croise aussi Seed-Up (la première “Hacker House” de France), une société composée de digital natives (un moment marrant, lorsqu’un développeur parle une langue que lui seul semble comprendre, devant le duo McFly et Carlito, amusés) ; une école démocratique (concept américain où la voix de chaque enfant compte dans les prises de décisions, avec Aude Gogny-Goubert) ; et Switch Collective (avec Natoo), structure taillée pour rebooster en quelques semaines toutes celles et ceux qui cherchent un job à leur taille.
“Ils ont un point de vue utile et nécessaire. Ils cherchent à bousculer les énergies, les politiques sociales, note M. Légitimus, à propos de l’équipe d’influenceurs présente ici. On a besoin de ça aujourd’hui.”
Des velléités politiques qui se résument assez bien au contact du collectif Makesense et d’un “Forum contributif” ouvert à tous. Objectif ? Permettre aux habitants de créer eux-mêmes un programme politique pour leur ville, par l’intermédiaire de jeunes prêts à recueillir toutes les requêtes.
“Nous ne portons pas ici de message militant en faveur d’une institution, conclut le coréalisateur. On a simplement voulu prendre le pouls de cette jeunesse qui s’abstient de voter à 60 % mais qui n’est pas désengagé.”
Une évidence quand on regarde de bout en bout ce film touchant et optimiste, qui ne cache pas les questions tordantes de cette génération sur le fil mais tend à laisser croire que le meilleur reste assurément à venir.
Allons Enfants, portrait d’une jeunesse qui se bouge, mardi 2 mai à 20h55 sur France 4
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