“Le surf, c’est la source”, apprenait-on dans Point Break. La preuve en cinq soundtracks qui ont marqué grands et petits écrans.
The Endless Summer (1964)
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Suivre le périple autour du monde de deux as de la glisse californiens en quête de la vague parfaite et d’un été sans fin, tel était le projet de Bruce Brown avec The Endless Summer, film séminal sur la culture surf sorti une première fois de manière assez confidentielle en 1964 avant de connaître une diffusion plus large deux ans plus tard. Le cadre est posé d’entrée : plans saturés de couleurs chaudes, l’horizon prenant feu sous le soleil brûlant qui s’enfonce lentement dans l’océan. Pour accompagner ces images aux contrastes saisissants, Brown a confié la responsabilité de la bande-son aux Sandalls, groupe de rock instrumental exploitant à fond le filon surf rock jailli de la guitare géniale de Dick Dale. Dans la tradition des Shadows, Marketts et autres Ventures, The Sandalls enrobent les plans de Mike et Robert domptant les vagues à Dakar, Durban ou Papeete de guitares surf toute réverbe dehors pour des vignettes ensoleillées au psychédélisme délicieusement suranné.
The Sandals : The Original Soundtrack Music From Bruce Brown’s The Endless Summer (Capitol Records)
Morning of the Earth (1972)
Sans conteste la bande originale la plus solide de cette sélection, Morning of the Earth (1972) est un peu l’équivalent « surf » de la bande-son du Easy Rider de Dennis Hopper sorti trois ans plus tôt. A la différence majeure que tous les morceaux ont ici été écrits spécialement pour ce film culte dont ils sont l’unique habillage sonore. Pas de dialogue ni de narration en effet dans Morning of the Earth, simplement les images de surfeurs bataillant avec les vagues sur les côtes d’Hawaï, d’Australie et de Bali – le film a révélé au monde, pour le meilleur et pour le pire, le sensationnel spot de Uluwatu, devenu un incontournable pour tout fan de surf. Le casting, supervisé et produit par G. Wayne Thomas, réunit la fine fleur de la folk ou du rock océanien : Tamam Shud et sa folk progressive, Brian Cadd, Terry Hannigan, John J. Francis, Peter Howe et Thomas lui-même contribuent à faire de cette bande originale une ode à la nature et au surf, captant à merveille la magie d’une époque. Une réédition de 2014 ajoute, entre autres, deux titres des blues rockeurs néo-zélandais méconnus Ticket dont le Dream Chant halluciné vaut à lui seul le détour.
V/A : Morning of the Earth, Complete Original Soundtrack (Warner Music Australia)
Crystal Voyager (1973)
Il serait tentant de réduire Crystal Voyager à son incroyable et hypnotique séquence finale : près de vingt-trois minutes de caméra embarquée au cœur des tubes en mode fisheye et slow motion avec Echoes de Pink Floyd en fond sonore. Rouleaux majestueux, flots sauvages et impétueux, couchers de soleil flamboyants, autant dire que l’épique morceau du groupe anglais se prête particulièrement bien aux images révolutionnaires du surfeur-réalisateur George Greenough, qui popularisa l’art de la glisse sur planches courtes et à genoux. Mais il ne faudrait pas pour autant occulter tout ce qui vient avant. Encouragés par le succès de la BO de Morning of the Earth, les réalisateurs Albe Falzon et David Elfick confièrent une nouvelle fois à G. Wayne Thomas la responsabilité d’accompagner en musique les cascades maritimes de Greenough. Défi relevé avec brio par le songwriter néo-zélandais qui, accompagné du Crystal Voyager Band formé pour l’occasion, alterne chansons folk rêveuses et morceaux plus électriques dans la pure tradition du rock des seventies. Inspirant.
G. Wayne Thomas and The Crystal Voyager Band : Crystal Voyager – Original Motion Picture Soundtrack (Warm & Geniune)
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Momentum (1992)
Avec Momentum, le surf a décidé de montrer ses muscles. On est en 1992 et la VHS de Taylor Steele va faire chauffer les magnétoscopes d’adolescents en mal d’idoles. A l’image, toute une nouvelle génération de surfeurs aux plastiques irréprochables enchaînant les prouesses sur la crête des vagues et au cœur des tubes. Ils ont tout juste vingt ans, comme le réalisateur, et se nomment Kelly Slater, Rob Machado, Taylor Knox ou Shane Dorian. Pour accompagner l’éclosion de ces jeunes talents, Steele chamboule l’imagerie surf en laissant au placard le folk électrique pour le punk rock et le skate punk énergique des Californiens de Bad Religion, Pennywise et Sprung Monkey. Résultat, une approche totalement nouvelle du film de surf, perfusé à l’adrénaline, où les planches semblent accélérer leur course sur les flots et gagnent en dynamisme. Logiquement, Bad Religion et son pop punk précurseur se taillent la part du lion ; sous les rafales de batterie, son sens de la mélodie, allié aux harmonies vocales du trio Graffin / Gurewitz / Bentley, contribue à l’époque à donner à ce sport parfois extrême un nouvel élan et de l’inspiration à revendre pour les fans de glisse.
Spirit of Akasha (2014)
Il y a deux bandes originales pour Spirit of Akasha, film hommage à Morning of the Earth réalisé par Andrew Kidman – avec la bénédiction d’Albe Falzon. La première est une BO totalement originale composée par le casting cinq étoiles assemblé pour l’occasion : Brian Wilson (In My Moondreams, délicieusement rétro), Atom for Peace, Pond, Angus Stone (merveilleux The Weatherman), Andrew VanWyngarden, Bonnie « Prince » Billy ou The Chris Robinson Brotherhood donnent corps et âme à ce film contemplatif dont l’ambition est de renouer avec l’hédonisme surf de son modèle. La seconde est un clin d’œil manifeste au film culte puisque les mêmes artistes en ont profité pour enregistrer des reprises de la BO originelle. Une jolie manière de prouver à quel point le film de 1972 a marqué les esprits.
V/A – Spirit of Akasha, Original Film Soundtrack (Warner Music)
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