A rebours de nombre de ses congénères post-grunge (Elliott Smith, Mark Lanegan ou Jeremy Enigk), Damien Jurado fait son coming-out, crachant à la face du monde qu’il vient de là, qu’il vient du rock. En résulte un album âpre, rêche, tendu comme un arc, l’album qu’aurait pu enregistrer un Springsteen en colère, soutenu par un […]
A rebours de nombre de ses congénères post-grunge (Elliott Smith, Mark Lanegan ou Jeremy Enigk), Damien Jurado fait son coming-out, crachant à la face du monde qu’il vient de là, qu’il vient du rock. En résulte un album âpre, rêche, tendu comme un arc, l’album qu’aurait pu enregistrer un Springsteen en colère, soutenu par un REM mal luné. Témoin cette batterie monocylindrique et ces guitares pleines de cambouis, qui encrassent des chansons écrites au chalumeau. Curieusement, I Break Chairs fonctionne en creux, par ce qu’il semble vouloir nier à tout prix : une finesse mélodique apodictique, tirant le disque aussi bien vers une power-pop exubérante que vers un folk-rock rompu, carrément déprimé. L’ambivalence étant la marque paradoxale des fortes personnalités, Damien Jurado ne surprend finalement personne. I Break Chairs est taillé à sa mesure.
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