Basé au Brésil pendant plus de dix ans, Ludovic Carème photographie les laissés-pour-compte d’un Brésil entre résilience et violence, forêt luxuriante et spéculation effrénee.
Ses portraits des sans-papiers maliens en grève de la faim de l’église Saint-Bernard, des actions d’Act-Up ou encore des esclaves haïtiens des plantations de cannes à sucre en République Dominicaine lui ont taillé un nom dans la presse. Depuis le mitan des années 1990, le photographe Ludovic Carème redonne humanité et visage aux individus pris en étau entre les conflits politiques et les ravages du néolibéralisme.
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En 2007, il décide de partir s’installer à São Paulo au Brésil. Là, il se concentre sur la photographie documentaire, sillonnant un pays plein de contrastes dont ne filtrent le plus souvent que les pointes éruptives : la sublime luxuriance de la forêt amazonienne contre les ravages de la corruption et du trafic de drogue, le patrimoine architectural brutaliste contre la catastrophe humanitaire des bidonvilles.
De la favela d’Agua Branca au cœur de São Paulo au plus profond de la forêt Amazonienne, Ludovic Carème photographie en noir et blanc et en format carré les travailleurs et les sans-abri, dont il entremêle les saisissants portraits face caméra de natures mortes et de paysages inscrivant au cœur d’une esthétique à la beauté classique les tourments d’un pays en pleine transition économique et sociale.
Sous le commissariat de Christian Caujolle, critique d’art et co-fondateur de l’agence et de la galerie VU, l’exposition Brésils rassemble le résultat de dix années d’immersions. Et ce faisant décline la profondeur de champ de la modernité sauvage qui secoue plus que jamais les entrailles du pays.
• Brésils. Exposition photographique de Ludovic Carème, jusqu’au 29 septembre à la Friche-la-Belle de Mai (Tour / 5e étage) à Marseille
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