Dans une étude publiée ce jeudi 9 juillet, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), avertit des dangers liés à l’usage du protoxyde d’azote, notamment consommé par les moins de 25 ans.
L’Anses a publié un rapport ce jeudi 9 juillet, dans lequel les experts font part de leur inquiétude liée à une augmentation de la consommation du protoxyde d’azote chez les moins de 25 ans en France mais aussi, à l’urgence d’informer sur les dangers de l’usage de cette drogue détournée. Le « proto » comme l’appellent communément ses principaux usagers, se trouve facilement. Ce « gaz propulseur dans les cartouches pour siphons à chantilly (…) est accessible à tous librement sur internet et dans le commerce. » indique l’Anses dans son document. Par ailleurs, son faible coût et la minimisation de ses effets sur la santé sont aussi des raisons qui expliquent son succès auprès des jeunes.
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Mais l’organisme tire aujourd’hui la sonnette d’alarme quant à l’inhalation ce « gaz hilarant », qui provoque des moments d’euphorie, et souligne le risque d’« atteintes neurologiques sévères pouvant en résulter. » L’étude de toxicovigilance, qui s’appuie sur la base de données des Centres antipoison « CAP », montre notamment que 66 intoxications liées au protoxyde d’azote ont été relevées entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2019. Elle souligne également que plus de la moitié des usager.es étaient âgées de 20 à 25 ans. L’intensité de la consommation du protoxyde d’azote a aussi de quoi inquiéter. « Les personnes avaient déclaré avoir pris de quelques cartouches en une soirée (avec souvent de l’alcool ou d’autres drogues) à des centaines par jour, pendant plusieurs mois pour certains. », peut-on lire dans le rapport.
#Proto #GazHilarant – Employé dans le domaine médical pour son action anti-douleur, le #protoxyde d'azote est aussi utilisé comme gaz propulseur dans les cartouches pour siphons à chantilly🍰
Il est accessible à tous sur internet 📱et dans le commerce 🏪 pic.twitter.com/rG4ad3z6YS— Anses (@Anses_fr) July 9, 2020
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Un projet de loi adopté à l’unanimité au Sénat
L’organisme se penche ensuite sur la nécessité de réglementer l’accès au protoxyde d’azote pour « son usage alimentaire » – son usage médical étant déjà lui réglementé. Pour l’Anses, la réglementation autour du « proto », « ne prend pas en compte les dérives d’utilisation de ces produits ». En effet, l’usage et l’étiquetage alimentaire de ce produit sont autorisés comme « auxiliaire technologique et additif alimentaire ».
En décembre 2019, un projet de loi visant à protéger les mineurs des usages dangereux du protoxyde d’azote « en limitant les volumes de vente, en interdisant sa vente aux mineurs et en proposant un étiquetage spécifique », avait été adopté à l’unanimité au Sénat, rappelle l’étude.
Enfin, l’agence dénonce le manque d’informations sur les dangers de l’inhalation du protoxyde d’azote auprès des jeunes, en milieu scolaires et universitaires.
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