Venu présenter son nouveau film, « Les Frères Sisters » à la Mostra de Venise, Jacques Audiard a profité d’une conférence de presse pour fustiger l’organisation des festivals : l’absence de femmes à leur tête ainsi que le nombre très limité de réalisatrices sélectionnées chaque année.
Cette année, sur les vingt et un films sélectionnés en compétition à la Mostra de Venise, un seul (The Nightingale) est signé d’une cinéaste (Jennifer Kent). Hors-compétition, c’est le même schéma : sur dix réalisateurs, une seule femme, Valeria Bruni Tedeschi, venue présenter son nouveau film Les Estivants. Une partition loin d’être inédite mais dont la persistance semble – d’autant plus aujourd’hui – en total décalage avec notre temps. C’est en tout cas le sentiment de Jacques Audiard.
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A Venise pour présenter son nouveau film Les Frères Sisters, le cinéaste français s’est dit très « surpris » du peu de femmes cette année en compétition. Mais pour Jacques Audiard, le souci d’égalité n’est pas à rechercher dans les films et les histoires racontées à l’écran, mais davantage du côté de ceux qui les visionnent puis les sélectionnent.
« Une affaire d’égalité et de justice »
« Est-ce que les festivals ont un sexe ? Oui ! Ça fait à peu près 25 ans que mes films sont dans les festivals, j’ai vu l’Est, l’Ouest, le Sud, le Nord et je n’ai pas vu de femmes. (…) L’autre problème c’est qu’en 25 ans j’ai souvent vu les mêmes têtes, les mêmes visages, les mêmes hommes à des postes différents », a-t-il regretté lors d’une conférence de presse.
En conférence de presse, Jacques Audiard pousse un coup de gueule contre les sélections trop masculines des festivals de cinéma #venicefilmfestival #TheSistersBrothers pic.twitter.com/Uxk19s1X7X
— Norine Raja (@Noriineeee) 2 septembre 2018
« Mais on peut parler aussi des comités de sélections, des sélectionneurs. Là c’est l’opacité, on ne sait pas qui sélectionne. C’est ça qu’il faut changer », poursuit-il. « Arrêtons de nous interroger sur ‘le sexe des films’, interrogeons-nous sur des choses simples, des choses que l’on peut compter. J’en fais une affaire d’égalité et de justice. L’égalité ça se compte, la justice ça s’applique. C’est très très simple. »
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