Alberto Sordi fait du Sordi dans une comédie modeste et bien de son temps, les années 1950.
Divorcer n’est légal en Italie que depuis 1970. C’est dire que pour les Italiens des années 1950, le divorce et le mariage ne sont pas une mince affaire –surtout dans un pays aussi religieux. Le sujet a donc été souvent traité par le cinéma transalpin soit sur le mode de la comédie, comme dans Divorce à l’italienne de Pietro Germi, où Mastroianni tente de tuer sa femme pour
en épouser une plus jeune, soit sur un mode dramatique, comme dans Le Bel Antonio de Mauro Bolognini, où l’impuissance sexuelle du même Mastroianni permet à Claudia Cardinale de divorcer de son mari (le mariage n’ayant pas été consommé).
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Le Célibataire d’Antonio Pietrangeli est une comédie assez modeste, avec des hauts comiques et des bas ennuyeux, dont l’intérêt repose essentiellement sur l’interprétation d’Alberto Sordi, incarnant ici son personnage préféré (et celui qui l’a rendu célèbre) dans les années 1950 : celui de l’Italien roublard, menteur, vantard, dragueur, macho, assez “souple” avec la loi, les impôts et la morale.
Le film raconte l’histoire d’un célibataire invétéré, qui courtise
et séduit des femmes, mais part en courant dès qu’elles parlent
de mariage. Jusqu’au jour où il se dit qu’une épouse, ce n’est pas
si mal que ça (on ne comprend pas trop l’origine de ce revirement). Mais aucune de celles qu’il convoite ne lui convient.
Dans l’une des scènes les plus drôles du film, il raccompagne
sa jeune et ravissante secrétaire blonde chez sa mère, en se disant qu’elle pourrait faire l’affaire (d’ailleurs, elle l’apprécie). Il aperçoit sur un mur la photo de sa secrétaire. Celle-ci lui explique que c’est sa mère quand elle était jeune. Evidemment, quand Sordi réalise que la ravissante jeune fille de la photo est devenue ce qu’il appelle une “sorcière”, il prend ses jambes
à son cou. Bref, nous sommes quasiment dans la commedia dell’arte, et Le Célibataire est loin d’être le meilleur film de Pietrangeli. .
Le Célibataire d’Antonio Pietrangeli (It., 1950, 1 h 30, reprise)
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