Féru d’expérimentations tous azimuts (notamment aux côtés des agitateurs du label Rectangle), David Grubbs se veut aussi un chantre du songwriting le plus classique ? deux facettes pas nécessairement contradictoires et qui ont, en tout cas, trouvé un terrain d’entente idéal le temps de Rickets & Scurvy. En tous points radieux, cet album, dont l’apparente […]
Féru d’expérimentations tous azimuts (notamment aux côtés des agitateurs du label Rectangle), David Grubbs se veut aussi un chantre du songwriting le plus classique ? deux facettes pas nécessairement contradictoires et qui ont, en tout cas, trouvé un terrain d’entente idéal le temps de Rickets & Scurvy. En tous points radieux, cet album, dont l’apparente simplicité n’a d’égale que la flagrante intensité, s’avère un digne rejeton de Camoufleur (1998), grandiose chant du cygne de Gastr Del Sol, le plus célèbre des groupes confidentiels des années 90. Gastr Del Sol abattu en plein vol, ses deux copilotes, Jim O Rourke et David Grubbs, poursuivirent solitairement leurs planantes explorations en long, en large et en travers d’une americana bis. Dans la lignée d’un Mayo Thompson et de son mythique Red Krayola, Grubbs et O Rourke s’évertuent, en authentiques documentalistes de notre temps, à inventer un folklore tranquillement excentrique et résolument moderne, recherchant ses racines pour mieux, ensuite, les arracher et les jeter au vent. Ritournelles incongrues, folk déviant, blues futuriste, divagations électronisantes (avec l’aide des petits gars de Matmos), couplets d’ici et ponts d’ailleurs, piano triste et guitares folles : tous ces éléments se fondent en un ensemble aussi hétéroclite qu’harmonieux sur lequel, en manière de coup de grâce, Grubbs trimballe son improbable voix d’angelot déchu. L’un des morceaux a pour titre A Dream to Help Me Sleep (« Un rêve pour m aider à dormir« ) : il est clair que nous avons affaire ici à un rêve qui aide à vivre.
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