Epatant nouvel album de l’excentrique duo franco-allemand qui bricole depuis vingt-cinq ans des chansons acidulées, entre electro, pop, et postpunk.
Les histoires d’amour finissent mal en général, si l’on en croit Les Rita Mitsouko. Certaines d’entre elles traversent en revanche plutôt bien le temps, comme en témoigne un autre duo musical, Stereo Total. Couple à la scène comme à la ville, formé à Berlin depuis le début des années 1990 par Françoise Cactus et Brezel Göring, Stereo Total affiche ainsi déjà un bon quart de siècle d’existence au compteur.
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Sur le plan artistique, la longévité ne constitue évidemment pas en soi un gage de qualité. Le tandem franco-allemand se distingue vraiment car il parvient à durer en cultivant une complicité inaltérable et une excentricité délectable qui lui confèrent son éclat si atypique.
Un “do it yourself ” pétillant et facétieux
Dans le plus pur esprit do it yourself, Françoise (voix, batterie, guitare) et Brezel (voix, guitare, claviers) bricolent ensemble avec peu de moyens et beaucoup d’enthousiasme des chansons décalées et acidulées qui zigzaguent entre electro, pop, musique yéyé et postpunk. Minimalistes et foutraques, les parties musicales se marient idéalement avec des textes – chantés en français, allemand ou anglais (et parfois même en japonais, espagnol ou turc) – d’une truculence ironique souvent jubilatoire.
De leur généreuse discographie émergent notamment My Melody (1999) et Musique automatique (2001). Sortis au moment où Berlin s’imposait comme la nouvelle Mecque de l’électronique, ces deux très bons disques leur ont permis de conquérir un large public. Après Les Hormones (2016), le duo réapparaît en cet été 2019 avec Ah ! Quel cinéma !, douzième album studio sur lequel il se montre au meilleur de sa forme.
Sont réunis ici quatorze morceaux pétillants et facétieux, au chic savamment négligé, typiques du style Stereo Total. Pareils à des courts métrages pour l’oreille, ils conjuguent art de la mise en scène sonore et sens de la narration (volontiers oblique).
Plusieurs révèlent d’emblée un fort potentiel tubesque, particulièrement en ouverture : Einfach, Ich bin cool, Mes copines, Cinemascope et Methedrine. Comme à l’accoutumée, Françoise assure la majorité des parties vocales, son accent toujours aussi délicieusement frenchy lorsqu’elle chante en allemand ou anglais ajoutant au charme tout à fait irrésistible de l’ensemble.
Ah ! Quel cinéma ! (Tapete Records/Differ-Ant)
Concert Le 13 octobre à Paris (Petit Bain)
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