Une aire de sérénité pour cette période estivale, dessinée par l’un des sculpteurs de son les plus sensibles de la scène drone.
Comme Ben Frost ou Tim Hecker, l’Américain Jefre Cantu-Ledesma est l’un des rares artistes drone-ambient à s’être attiré de la visibilité sur la sphère indie. Les trois ont d’ailleurs en commun une puissance mélodique, une dramaturgie et une sensibilité pop-rock qui les ont probablement rendus lisibles hors de leur niche.
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Après deux albums où Jefre revisitait ses émois shoegaze, Mexican Summer (passionnant label de Drugdealer, Ariel Pink ou Tamaryn) publie pourtant l’un de ses travaux les plus statiques en date, qui le voit de nouveau embrasser le classique contemporain.
Tout en reflets diffus entre électrique et organique, les deux pièces principales (sur trois) du disque se déploient comme des espaces à part, dont les contours ne se révèlent qu’après plusieurs immersions. Chacune dégage une lumière et un air à soi, telle une plante qu’on oublie mais dont on sent toujours la présence dans la pièce.
Entre ces deux moments hors-sol, l’intermède Joy s’élève par une écriture plus marquée et tente de capturer les finesses et mystères des minimalistes italiens des seventies, fêtés par plusieurs rééditions ces dernières années. C’est la touche de grâce qui plane sur Tracing Back the Radiance (intitulé d’après un écrit zen coréen), beau geste esthétique dans le riche catalogue d’un paysagiste sonore confirmé.
Tracing Back the Radiance (Mexican Summer/Modulor)
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