Dans une lettre ouverte, la chanteuse a demandé à Netflix de retirer de sa plateforme le film polonais 365 jours, très populaire ces derniers temps, en ce qu’il romantise “le trafic sexuel, le kidnapping et le viol”.
En février dernier, la chanteuse Duffy, mondialement connue pour son tube Mercy en 2008, se confiait sur les raisons de son absence. “J’ai été violée, droguée et séquestrée pendant plusieurs jours”, racontait-elle dans une publication Instagram. Après un long cheminement vers la guérison ainsi qu’un long témoignage poignant, la chanteuse galloise avait encouragé les personnes de sa communauté elles-mêmes victimes de violences sexuelles à prendre la parole à ce sujet. Ce 2 juillet, Duffy a demandé dans une lettre ouverte à Reed Hastings, PDG de Netflix, de retirer le film polonais très controversé et critiqué 365 Days, qui “érotise le kidnapping et déforme la violence sexuelle et le trafic comme un film ‘sexy’”.
Le film, qui détient actuellement un score de 0 % sur Rotten Tomatoes mais qui est pourtant selon Deadline, qui révèle la lettre de la chanteuse, le cinquième film le plus regardé dans le Top 10 du Netflix britannique – et cinquième film le plus vu sur la plateforme en France ce vendredi 3 juillet -, suit une jeune femme kidnappée et retenue en captivité par la mafia sicilienne. Le groupuscule lui donne 365 jours pour « tomber amoureuse » de Massimo Torricelli, jeune membre de la famille mafieuse reconnu comme l’homme le plus dangereux de l’île.
“Personne ne devrait prendre ça pour un divertissement”
Alors que Netflix classe le film, basé sur une trilogie de romans polonais, dans la catégorie “drame”, Duffy elle appelle au boycott. “Personne ne devrait prendre ça pour un divertissement, pas plus qu’il devrait être décrit ou commercialisé de la sorte”, déclare-t-elle dans sa lettre ouverte. Je ne peux pas imaginer que Netflix puisse ignorer à quel point ce contenu est insensible et dangereux […] Nous savons tous que jamais Netflix n’hébergerait des contenus qui glamourisent la pédophilie, le racisme, l’homophobie, le génocide ou tout autre crime contre l’humanité.” La chanteuse, qui précise que 25 millions de personnes ont été victimes de travail forcé et/ou d’exploitation sexuelle en 2016, poursuit : “Vous ne réalisez pas à quel point 365 jours fait souffrir les gens qui ont vécu la douleur et l’anxiété que ce film glorifie.”
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