Dans une interview au Parisien, Laurent Ruquier fait le bilan de quatorze années d’On n’est pas couché (France 2), avant la dernière de l’émission, samedi. Et encore une fois, il regrette l’avènement des réseaux sociaux.
Ce samedi 4 juillet, la dernière émission d’On n’est pas couché sera diffusée sur France 2. Après quatorze ans de présentation de ce programme, Laurent Ruquier a annoncé qu’il arrêtait pour “voir autre chose” et “reprendre sa liberté”. Après avoir enregistré cet ultime talk-show, qui sera un peu spécial, l’animateur a accordé une interview au Parisien. Il y révèle une partie du contenu de l’émission, des souvenirs oubliés, mais fait aussi part de ses regrets lorsqu’il regarde dans le rétroviseur.
“On voit l’évolution de ce qu’on ne peut plus dire aujourd’hui à la télé”
“Surtout, on voit l’évolution de ce qu’on ne peut plus dire aujourd’hui à la télé, mais qui à l’époque passait ! La satire dans les chroniques de Nicolas Bedos, les personnages de Jonathan Lambert, des propos culottés…”, explique-t-il. On entend comme un petit air de “c’était mieux avant” dans ses propos. Lorsque le journaliste lui demande si “la liberté s’est effilochée”, il répond ainsi : “C’est sûr. A cause de l’utilisation que l’on fait des réseaux sociaux. Aujourd’hui, le moindre pas de travers peut faire un scandale qui ne le mérite pas. Par la force des choses, ONPC s’est aseptisé et assagi.”
“Nous vivons sous la dictature de Twitter”
Ce n’est pas la première fois que Laurent Ruquier témoigne de son amertume face à la montée des réseaux sociaux. En effet, ONPC a suscité beaucoup de polémiques ces dernières années, qui se sont développées notamment sur Twitter en réaction aux propos des chroniqueurs ou des invités de l’émission.
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A tel point que Laurent Ruquier avait déclaré au JDD en 2019 : “Nous vivons sous la dictature de Twitter et de Marlène Schiappa.” “Nous sommes en permanence la proie des lobbies, des associations, de corporatismes catégoriels, du communautarisme… Or ce qui est grave, c’est que des journalistes eux-mêmes s’y mettent”, avait-il ajouté.
“Faire cette émission était de plus en plus difficile”
Plus loin dans cette interview au Parisien, Laurent Ruquier revient sur les difficultés à se faire sa place éprouvées par sa chroniqueuse Vanessa Burggraf. Là encore, les réseaux sociaux ont joué un rôle : “J’ai aussi trouvé injuste la campagne contre la chroniqueuse Vanessa Burggraf, très douée. Après elle, il y a eu une bascule… On oublie parfois combien ce rôle de chroniqueur était compliqué à tenir chaque samedi. Christine Angot a été taxée de racisme, quand on connaît son œuvre et sa vie, c’est lamentable ! Je ne l’ai pas supporté. Faire cette émission était de plus en plus difficile.”
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Lorsqu’on lui demande si un chroniqueur lui a dit non un jour, l’animateur révèle : “Michel Onfray. Mais il a beaucoup changé depuis et je suis moins certain que je lui demanderais aujourd’hui !” Une dernière tocade pour faire bruisser Twitter ?
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