[50 ans de combats LGBTQ +] Des chansons “loud & proud”, des hymnes inoubliables ou ouvertement militants : voici 50 morceaux qui ont accompagné ou permis l’accomplissement des luttes pour les droits LGBTQ +.
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1- David Bowie Starman (1972) Le choc est plus visuel qu’auditif quand David Bowie interprète Starman à Top of the Pops. L’attitude, le look, les fringues, le rapport intime noué avec son guitariste révolutionnent la quête d’identité de bien des Britanniques, dont Morrissey. “There’s a starman waiting in the sky “et il semble prêt à vous accueillir over the rainbow.
https://www.youtube.com/watch?v=mYtRp9UNx8Y
2- Lou Reed Walk on the Wild Side (1972) En cette année 1972, David Bowie et Lou Reed collaborent puisque le premier produit le Transformer du deuxième et qu’ensemble ils sèment le trouble dans le genre, notamment sur ce Walk on the Wild Side : « Jackie is just speeding away thought she was James Dean for a day » tandis que Holly « shaved her legs and then he was a she ».
3- Tim Curry Sweet Travestite (1975) Du Rocky Horror Picture Show de 1975, dont le héros est originaire de Transylvanie (où le « trans » a plus d’importance que le « sylvanie »), on retiendra ce Sweet Travestite très nettement en avance sur son temps dans son idée de donner une visibilité aux invisibles sans même avoir l’air d’y toucher.
4- Village People YMCA (1978) “Young man there’s no need to feel down », toussa toussa. Qu’ajouter de plus si ce n’est que de rappeler que pour former ce proto boys band, l’annonce stipulait qu’il fallait savoir danser et porter une moustache. Comme vous le savez, un Indien, un policier, un ouvrier, un cow-boy et un motard cuir/queer répondront favorablement à l’annonce, avec ou sans moustache.
5- Diana Ross I’m Coming Out (1980) De l’album Diana, sorti en 1980, on retient forcément I’m Coming Out. Ecrite, jouée et produite par Nile Rodgers et Bernard Edwards, inspirés par le nombre imposant de drag queens qui reprenaient les poses de Diana Ross dans les clubs new-yorkais de l’époque, I’m Coming Out est ainsi une révérence aux admirateurs.trices de Diana qui a, bien sûr, valeur de soutien : « The time has come for me to break out of the shell, I have to shout that I’m coming out ».
6- Klaus Nomi Cold Song (1981) Une voix indescriptible sur un air d’Henry Purcell, une émotion d’une pureté inouïe et un destin tragique. Connu pour être une des premières personnalités à être morte du mal qui rongera toutes les années 80, Klaus Nomi présidera, à son corps défendant, à bien des deuils, de sa voix d’or qui poigne encore des années après sa mort.
https://www.youtube.com/watch?v=Uf6ViwumljY
7- Diane Tell Si j’étais un homme (1981) Le romantisme doux d’une femme se rêvant homme (“Je t’emmènerais en voyage dans les plus beaux pays du monde, te ferais l’amour sur la plage en savourant chaque seconde”) qui connaîtra une seconde carrière dans les karaokés dans un subtil détournement lorsque viendra le tour d’autres femmes et d’hommes de la chanter.
8- Soft Cell Tainted Love (1981) Quand Soft Cell reprend le morceau créé par Gloria Jones en 1965, il lance un message clair au monde obtus : « I’ve got to get away from the pain you drive into the heart of me ». Oui, les homos sont vraiment des gens comme les autres et peuvent vivre des histoires d’amour de merde, ce que confirme d’ailleurs l’extended mix incluant le Where Did Our Love Go des Supremes.
9- Bronski Beat Smalltown Boy (1984) En 1984, tout le monde se déhanchait furieusement tandis que Jimmy Sommerville chantait sa souffrance de ne pouvoir vivre son homosexualité tant dans la sphère familiale (“The love that you need will never be found at home”) qu’en public “Pushed around and kicked around, always a lonely boy”. Comme le chantait la même année Ultravox : “dancing with tears in my eyes”. Un de ces hymnes insurpassables qui renaîtra remixé par Arnaud Rebotini pour le 120 battements de Robin Campillo retraçant l’épopée des militants d’Act Up dans les années 80.
10- Queen I Want to Break Free (1984) Incarnation absolue du camp, Freddie Mercury est inoubliable en desperate housewife passant l’aspirateur dans le clip de I Want to Break Free, par ailleurs signifiant son désir d’émancipation et de liberté. Connu pour ses outrances et extravagances, Freddie Mercury marquera aussi les esprits avec son testament message d’espoir The Show Must Go On, publié peu avant son décès
https://www.youtube.com/watch?v=f4Mc-NYPHaQ
11- Gloria Gaynor I Am What I Am (1984) Composée pour la comédie musicale La Cage aux folles présentée en 1983 à Broadway, I Am What I Am rencontre le succès mondial l’année suivante dans son interprétation par Gloria Gaynor, un sommet d’affirmation de soi (« One life so it’s time to open up your closet ») qui connaîtra un regain de popularité en France et en 2006 grâce à La Nouvelle Star et une tortue. « I am what I am and what I am needs no excuses » En 1978 déjà, Gloria Gaynor faisait événement avec son I Will Survive qui connaîtra un regain de popularité en France et en 1998 grâce à la Coupe du monde et Hermes House Band
12- Grace Jones Slave to the Rhythm (1985) Coupe en brosse, clope au bec et lèvres carmin Grace Jones est une incarnation de l’androgynie faite femme et d’une fluidité qui ne dit pas encore son nom se jouant des genres en musique comme ailleurs. Le symbole d’une indépendance devenue diva ultime des eighties.
13- Indochine Troisième sexe (1985) Ah ! Les cours de lycée du milieu des années 80 où l’on se gaussait des pèdes moches (Depeche Mode) et des bites qui bronzent (Bronski Beat). Alors, forcément, en ces temps qu’on espérait révolus, on ne s’étonnait guère qu’Indochine glorifie “Une fille au masculin, un garçon au féminin”. A l’époque, l’homophobie n’était même pas ordinaire, elle était normale. Et Indochine avait bien du courage de s’affirmer ainsi.
14- Cyndi Lauper True Colors (1986) Dès son premier album, le parfaitement nommé She’s So Unusual, Cyndi Lauper entend libérer la femme grâce au manifeste Girls Just Want to Have Fun ou en consacrant une autre chanson à la masturbation (She Bop). En 1986, la ballade True Colors évoque un arc-en-ciel bien précis sous lequel tout un.e chacun.e pourra être soi-même : « So don’t be afraid to let them show your true colors. True colors are beautiful like a rainbow”.
15- Mylène Farmer Maman a tort (1986) « J’aime ce qu’on m’interdit les plaisirs impolis. J’aime quand elle me sourit, j’aime l’infirmière, maman ». En 1986, Mylène Farmer impose son univers et sa pop sous forme de comptine toxique avant d’enchaîner des tubes tels qu’Ainsi sois-je, Libertine, Pourvu qu’elles soient douces et Sans contrefaçon (« je suis un garçon »). Autant de manières d’enfoncer le clou accompagnées de clips marquants signés Laurent Boutonnat.
https://www.youtube.com/watch?v=PlEDVAJmma4
16- Mecano Mujer contra mujer (1988) En 1988, on ne parlait pas encore du mainstream, on disait variété, voire variète pour y ajouter une pointe de mépris. En 1988, le terme « lesbienne” était encore désuet et une femme avec une femme (« mujer contra mujer”) se disait “gouine”. D’où l’importance de Mecano et de ces « deux femmes qui se tiennent la main » puisque Mujer contra mujer connaîtra une version française.
17- Madonna Vogue (1990) « Strike a pose” : un des plus célèbres incipit d’une chanson de Madonna avec le « Hey Mr. DJ, put a record on” et un des meilleurs précipités du voguing auquel Madonna rend hommage sur ce Vogue. Le voguing est une danse qui consiste à prendre la pose de top-models en vogue et est pratiquée par des communautés pluriminoritaires car gays, lesbiennes et trans mais aussi latinos, latinas et noir.e.s. Par ce titre, Madonna leur rend honneur et visibilité.
18- Céline Dion Un garçon pas comme les autres (Ziggy) (1991) En 1991, Céline Dion chante Plamondon et reprend ce Garçon pas comme les autres, créé par Fabienne Thibault dans Starmania en 1978, cinq ans après la mort de Ziggy Stardust voulue par Bowie. “Tous les soirs, il m’emmène danser dans des endroits très très gais” : de cette histoire d’amour impossible, on se souviendra que Ziggy n’est pas comme les autres, signe de temps révolus, même si “je l’aime, c’est pas de ma faute”…
https://www.youtube.com/watch?v=8ZXJijki9ik
19- k.d. lang Wash Me Clean (1992) k.d. lang a dû longtemps assumer son rôle de lesbienne de service du show-biz pour avoir, bien avant plein de monde, fait son coming out. On en oublierait presque son talent, sa faculté à incarner l’amour dans des ballades folk et habitées comme ce Wash Me Clean, sensible et beau.
20- 4 Non Blondes What’s Up (1992) Pour la petite histoire, si le “what’s goin’ on” récurrent n’a pas donné son titre à la chanson, c’était tout simplement pour ne pas semer la confusion avec Marvin Gaye, ce qui n’empêche pas la voix puissante de Linda Perry de dominer ce band de filles en quête d’absolu et d’empowerment : “I realized quickly when I knew I should that the world was made up of this brotherhood of man”. Au passage, un des plus gros tubes de 1992.
21- Melissa Etheridge Come to my Window (1993) Melissa Lou Etheridge est presque aussi connue pour son activisme LGBTQ + que pour son folk-rock venu du fin fond du Kansas. 1993 est l’année de son coming out et de ce Come to My Window extrait de son album Yes I Am. Pour celles et ceux qui auraient mal compris : « I don’t care what they think. I don’t care what they say. What do they know about this love, anyway ? »
22- Pet Shop Boys Go West (1993) « We will leave someday (Together) Your hand in my hand » : en 1993, Pet Shop Boys frappe fort avec cette reprise de Village People. Connu pour son sens de l’ironie narquoise, le duo parvient notamment à pénétrer avec Go West une audience pas vraiment réputée à l’époque comme gay friendly, celle des stades de foot en devenant un hymne officieux de nombreux matches de Champions League. Champions, les Pet Shop Boys.
23- RuPaul Supermodel (You Better Work) (1993) RuPaul est sans doute la drag queen la plus célèbre du monde grâce à une émission de téléréalité qui a assis sa réputation dès 2009. Eclectique, RuPaul a aussi œuvré dans la vidéo et la musique. La preuve en images avec ce festif et réjouissant Supermodel (You Better Work).
https://www.youtube.com/watch?v=Vw9LOrHU8JI
24- Blur Girls & Boys (1994) Respect absolus pour ce refrain inoubliable, “Girls who are boys who like boys to be girls who do boys like they’re girls who do girls like they’re boys always should be someone you really love”. Comme est inoubliable cette photo de 1991 par Kevin Cummins avec Damon Albarn en Debbie Harry reprenant le visuel du Parallel Lines de Blondie. Soit une raison de plus de danser intelligemment avec Blur sur Girls & Boys.
25- K’s Choice Not an Addict (1996) “It’s not a habit, it’s cool, I feel alive” : en 1996, le duo de K’s Choice s’affirment avec fierté comme n’étant pas addict et remporte l’adhésion avec ce morceau punk-rock proche de l’univers sombre de Skunk Anansie. En mai 2019, la star de K’s Choice fait son coming trans, après s’être longtemps identifiée comme lesbienne.
26- Dana International Diva (1998) “Viva Aphrodita, Cleopatra” : sur une electro-pop-disco, Diva, entièrement chantée en hébreu célèbre les femmes puissantes et permet surtout à Dana International de remporter le concours de l’Eurovision en 1998. Un événement historique pour les transgenres puisque Sharon Cohen, chanteuse de Dana International, avait effectué sa transition six ans plus tôt. Autre victoire ayant eu un fort retentissement en 2014, celle de Conchita Wurst pour Rise Like a Phoenix.
27- Jennifer Cardini Usual Suspects/Girl Six (1998) Si la discrographie de Jennifer Cardini est microscopique, son influence est immense en tant que DJ résidente du Pulp aux côtés de Chloé, dont il sera question plus tard dans cette playlist. Mais ce 45-tours double face concentre bien le sens de l’accueil dans la house de Jennifer Cardini. L’occasion est aussi donnée de rendre un immense femmage à Sextoy, morte tellement trop tôt, qui invita cette même année Jennifer Cardini à faire son premier mix au Pulp en marge de la marche des fiertés.
28- George Michael Outside (1998) En avril 1998, George Michael est interpellé par la police dans les toilettes publiques dans lesquelles il cherchait l’aventure et se retrouvait, de fait, outé aux yeux de la planète. En octobre de la même année, l’ex-chanteur de Wham ! transforme sa mésaventure en un objet pop parfait. Outside prône la liberté (“Let’s go outside (let’s go outside) in the sunshine”) et s’offre un clip parodiant le fait divers du mois d’avril. De l’art de reprendre la main avec panache.
29- Le Tigre Deceptacon (1999) Quand Kathleen Hannah, figure fondatrice des riot grrrl avec Bikini Kill et son incroyable hymne Rebel Girl, crée Le Tigre, elle sait déjà qu’elle va devoir se confronter à la connerie ambiante. Deceptacon, morceau qui réussit le tour de force d’être à la fois funky et punk, est si entraînant qu’on s’épargnera la peine de préciser à quel chanteur abruti il répond avec véhémence.
30- Kylie Minogue Your Disco Needs You (2000) Que choisir dans le vaste répertoire de Kylie Minogue ? Entre All the Lovers paru dix ans plus tard que Your Disco Needs You et qui célébrait ses rainbow fans et Your Disco Needs You, la concurrence a été rude et, comme il nous a bien fallu trancher, la gagnante est Kylie Minogue.
31- Garbage Androgyny (2001) Premier single du troisième album de Garbage, Beautiful, Androgyny annonce fièrement la couleur ou, plutôt les couleurs : “(Boys) boys in the girls’ room (Girls) girls in the men’s room You free your mind in your androgyny”. Garbage y poursuit aussi sa quête de la perfection mélodique, ici adossée à des sons funky et à un refrain, ci-dessus cité, catchy et que renforce les vocaux “blondiesques” de Shirley Manson qui répète ce “Free your mind” comme un mantra.
32- Christine Aguilera Beautiful (2002) Respect et acceptation de soi encore et toujours avec cette chanson écrite et produite par l’ex-4 Non Blondes Linda Perry pour Christine Aguilera (« You’re beautiful no matter what they say, words can’t bring you down »). Avec Beautiful, la star au sommet qu’est alors Aguilera glorifie la différence et délivre un message d’espoir et d’apaisement qui touchera tout particulièrement la communauté LGBTQ+.
33- Peaches I U She (2003) « I don’t have to make the choice, I like girls and I like boys » : electro minimale pour efficacité maximale, la Canadienne Peaches frappe fort avec son album Fatherfucker sur la pochette duquel elle pose en femme à barbe et milite, entre autres choses pour la bisexualité et plus si affinités : « I, you, he together, come on, baby let’s go ».
34- Antony & The Johnsons You’re My Sister (2005) Il y a bien sûr la voix extraordinaire, céleste de celle qu’on connaît aujourd’hui sous le nom d’Anohni. Il y a la délicatesse du piano que porte un violoncelle lancinant, contribuant à rendre plus émouvant encore cet hommage profond à la sororité débutant par ce “You are my sister, we were born so innocent, so full of need”, sur de magnifiques images de Charles Atlas mêlant les visages en gros plan et se concluant par le souhait que les rêves de sa sœur aimée se réalisent.
35- Gossip Standing in the Way of Control (2006) L’explosion Gossip a été à mèche lente. Après deux albums passés relativement inaperçus, Standing in the Way of Control (le morceau autant que l’album) emporte tout sur son passage tant le volcan vocal de Beth Ditto fusionne avec l’énergie de ses deux acolytes. Grâce à ses “oh, oh, oh, oh, oh”, elle a tout pour devenir un hymne. Sur le même album, les Gossip démontrent qu’ils peuvent aussi revendiquer dans le calme et la douceur, avec la métaphorique Coal to Diamonds (sur le fait de transformer le charbon en diamants). Ou comment briller de mille feux après qu’on a fait peser sur vous le poids de vos différences.
36- Rufus Wainwright Over the Rainbow (2007) Issue d’une famille de musiciens, Rufus Wainwright fait événement en 2007 avec un album-concept live Rufus Does Judy at Carnegie Hall qui reprend l’ensemble d’un récital de Judy Garland et, forcément, reprend son Over the Rainbow, hymne gay s’il en est.
37- Katy Perry I Kissed a Girl (2008) Tout avait bien commencé : “I kissed a girl and I liked it “ puis ça s’est gâté. En fait, c’était juste pour essayer. Puis vient l’inquiétude de savoir si son mec serait au courant et si ça lui poserait un problème. Soit, en gros, cette vieille histoire des personnes bourrées en fin de soirée qui s’emballent et regrettent le surlendemain, le lendemain étant consacré à leur gueule de bois. Bref un « j’avance et je recule » qui n’aura guère fait progresser la cause LGBTQ+ si ce n’est pour les ados fans de Katy Perry qui auront compris qu’on peut embrasser une autre fille et que c’est bon.
38- Mansfield. TYA You’re the Woman (2009) “I play for you, I sing for you, I write, I scream, but nothing new” : une des plus belles chansons d’amour du monde se nomme You’re the Woman et elle est chantée par une femme et il n’est rien de plus à dire à son sujet. Tout juste se contenter, au sens fort du terme, de l’écouter.
39- Chloë One in Another (2010) Chloë a longtemps été DJ résidente du mythique Pulp (1997-2007) où elle enflammait le public de ses mix sensuels et hypnotiques. Après cette décennie enchantée, Chloë continuera à mixer et à publier des albums dans la même veine et avec toujours volonté de libérer les corps et les esprits comme sur ce One in Another dont le titre résume à merveille l’esprit.
40- John Grant Queen of Denmark (2010) Après avoir régné sur la Russie, en tant que leader des Czars, John Grant décide de prendre son envol et de se proclamer reine du Danemark en 2010, le tout en piano-voix et en montées pompières que n’aurait pas renié Queen tout court. Avec un sens de l’ironie et de la distance que n’aurait pas renié Freddie Mercury : “I wanted to change the world but I could not even change my underwear “, ce qui est un peu court pour régir Elseneur.
41- Frank Ocean Thinkin Bout You (2011) Juste avant de publier Channel Orange, son deuxième album hors Odd Future (le collectif dont il est issu), Frank Ocean annonce sa bisexualité, fait rare à l’époque dans le milieu hip-hop. Blood Orange est une étape importante de régénération du rap et recèle des perles telle que Thinkin Bout You absente de « he » et de « she » de telle sorte qu’on ignore à quel genre de personne pense Ocean (“Since you think I don’t love you, I just thought you were cute that’s why I kiss you”).
42- Lady Gaga Born This Way (2011) “Oh there ain’t no other way baby I was born this way” : bref, baby, t’as pas trop le choix, je suis faite comme ça et il va bien falloir t’y faire. Et c’est en majesté que Lady Gaga milite, dans un clip somptueux ouvert en mode opératique avant de déployer sa forme libératoire et indéniablement madonnesque.
43- M.E.N. Who Am I To Feel so Free (2011) Après Le Tigre, on retrouve ici J.D. Samson en 2011 avec son nouveau projet, M.E.N., dans une veine assez électro, et toujours autant éprise d’indépendance, notamment avec cet efficace et ironique Who Am I To Feel so Free.
https://www.youtube.com/watch?v=EOBrXd5WPpA
44- Tegan & Sara Closer (2013) Les jumelles Quin, originaires de l’Alberta, jouent un pop-rock vintage, évoquant les années 1990. Adulées par une bonne partie de la communauté lesbienne américaine, elles sont apparues dans la série culte The L World.
45- Christine And The Queens Half Ladies (2014) “Si je ne veux pas être une grande fille, je serai un petit garçon”, proclame Héloïse Letissier aka Christine And The Queens dans Half Ladies en 2014. En 2018, elle raye d’un trait de plume son “Tine And The Queens” pour que ne reste que l’androgyne Chris, même s’il ne faut pas toujours se fier aux apparences : “Cheveux en arrière, col boutonné haut : c’est moins pour l’allure que pour cacher l’éraflure”.
46- Perfum Genius Queen (2014) Avec sa pop subtile et délicate, Mike Hadreas, devenu Perfume Genius et accompagné de son compagnon sur scène, est souvent comparé à Antony & The Johnsons. Dans le clip Queen, il se joue des codes et des genres sur une mélodie ample se déployant comme un premier envol.
47- Hayley Kiyoko Girls Like Girls (2015) Hayley Kiyoko a d’abord été une idole teen dans les années 2000 en incarnant Véra dans une série de films inspirés du cartoon Scooby-Doo puis via la série Les Sorciers de Waverly aux côtés de Selena Gomez. En 2015, génération Y oblige, c’est sur YouTube qu’elle chantent Girls Like Girls (« like boys do, nothing new »), acquérant au passage par ce biais le surnom de « Lesbian Jesus ».
48- Kiddy Smile Let a Bitch Know (2016) Il y a ce t-shirt contesté, et pourtant incontestable (« fils d’immigrés, noir et pédé »), porté à l’Elysée lors d’une Fête de la musique. Il y a aussi ce Let a Bitch Know, avec son clip en forme d’happening en banlieue, le tout nappé d’une house 2.0 bienvenue
49- Blood Orange Charcoal Baby (2018) Devonté Haynes, sous ses divers avatars, a toujours tenu des propos engagés, prônant tolérance et liberté. L’électrochoc provoqué par le coming out de Frank Ocean en 2011 a ouvert les champs d’expression du hip-hop et l’ensemble de l’album Black Swan, d’où est issu ce Charcoal Baby, englobe les préoccupations LGBTQ+ dans son discours : Blood Orange is the new Black Swan ?
50- Troye Sivan My My My ! (2018) Interprète de Wolverine enfant dans X-Men Origins : Wolverine, le Sud-Africain se consacre très rapidement à la chanson et, à 23 ans, triomphe avec l’album Bloom et le single My My My ! qui évoque ouvertement le désir homosexuel.
Bonustrack : Vanessa Paradis Joe le Taxi (1988)
Etienne Roda-Gil, parolier de Vanessa Paradis, met à l’honneur « Joe le taxi » qui, en fait, est une femme, Maria-Josée, figure de la nuit parisienne officiant principalement au club lesbien Le Privé dans les années 1980 et disparue en mars dernier. Qu’hommage lui soit donc ici à nouveau rendu.
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