En ébullition, les frères Ron et Russell Mael livrent un nouveau recueil de pop excentrique.
Cette année, les Sparks devaient être sur tous les fronts avec la sortie du film Annette de Leos Carax dont ils ont écrit le scénario, une tournée mondiale et un nouvel album studio. A Steady Drip, Drip, Drip nous arrive trois ans après le pétillant Hippopotamus, dont l’impulsion remonte à FFS, leur projet en collaboration avec Franz Ferdinand.
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En plus de cinquante ans de carrière, Ron et Russell Mael, les deux frères Sparks, ont mis tout le monde d’accord, de Nirvana à Björk, en passant par The Smiths. Impossible de résister à ces deux forces de la nature, aujourd’hui septuagénaires, qui n’en finissent pas de détourner la pop, de l’emmener sur d’autres territoires, ou encore de lui injecter un humour rare et une énergie effervescente.
Espiègle et pétillant, badin et malin
“Nous voulons que chacun de nos morceaux soit indiscutable à nos yeux, explique Ron, claviériste et songwriter en chef. Il doit y avoir une force, une raison d’être, un résultat qui nous passionne. On garde environ une chanson sur dix et le reste passe à la trappe !”
Espiègle et pétillant, badin et malin, le duo californien revient avec quatorze nouveaux morceaux où règne l’originalité, autant dans les mélodies que dans les paroles pleines d’esprit. Les frangins Mael se permettent toutes les fantaisies, à commencer par les titres de leurs chansons, comme Lawnmower (comprendre “tondeuse à gazon”), ou iPhone (avec des synthés inquiétants, des beats electro et le refrain : “Put your fucking iPhone down and listen to me”).
A Steady Drip, Drip, Drip a été enregistré dans leur studio de Los Angeles, sans aucune contrainte de temps. “Nous avons tendance à vouloir faire rentrer beaucoup de sons dans une seule chanson, reconnaît Ron, mais nous arrivons à sentir le moment où il n’y a plus de place ! Parfois, la sobriété est l’essence même du morceau, donc il faut le respecter.”
C’est le cas de la torch-song touchante qui clôture l’album, sur laquelle un piano sobre accompagne un cri du cœur repris par une chorale juvénile. Son titre : Please Don’t Fuck Up My World (“S’il vous plaît, ne bousillez pas mon monde”). “Nous avons choisi de finir sur un ton plus sérieux, confie Russell, chanteur sautillant.
“Cette phrase résonne aujourd’hui d’un point de vue écologique, mais aussi politique. Parfois, seul le langage familier peut exprimer un sentiment aussi simple.” Ce groupe, dont le nom signifie “étincelles” en VF, continue de briller.
A Steady Drip, Drip, Drip BMG
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