En confrontant des œuvres à des photos de Charles Fréger, le musée des Confluences, à Lyon, interroge les ramifications de la spiritualité japonaise.
Comment rendre compte de ce qui fonde la spiritualité japonaise, phénomène par nature intangible et culturel ? L’exposition Yokainoshima, esprits du Japon évite l’écueil de l’étude historique ou thématique, et l’aborde à travers trois temps du rituel : l’invocation, l’incarnation et l’interprétation.
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Pour témoigner des croyances attachées à cette sacralité millénaire et syncrétique, les objets de la collection des Confluences – statuettes cultuelles, costumes, manuscrits… – incarnent les dieux et créatures que les Japonais cherchent à convoquer par la pratique rituelle. Le rite, la mascarade transparaissent en complémentarité des photographies performées de Charles Fréger, immortalisant le fugitif.
L’exposition aborde en filigrane ce réseau de paradoxes propre à la spiritualité, et en prend habilement le contre-pied. Puisqu’il s’agit d’appréhender une culture étrangère, nourrie par nos fantasmes occidentaux d’exotisme, le musée déjoue le piège de l’attitude savante et appropriationniste, en cultivant la curiosité et l’émerveillement. De l’avis de Charles Fréger, “parce qu’elle nous est étrangère, la croyance n’est plus de cet ordre et peut-être évacuée au profit de la perception”. Une belle leçon de spiritualité.
Yokainoshima, esprits du Japon Jusqu’au 25 août 2019, musée des Confluences, Lyon
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