Ce quatrième album d’Aesop Rock est un vrai disque d’apocalypse, dont le seul voisin ne peut être que The Cold Vein de Cannibal Ox. Chez Aesop Rock, la violence verbale est toujours contrebalancée par des échappatoires musicales, des refrains bubblegum ou des accords de dessin animé, qui apaisent durant quelques secondes la tension infernale du […]
Ce quatrième album d’Aesop Rock est un vrai disque d’apocalypse, dont le seul voisin ne peut être que The Cold Vein de Cannibal Ox. Chez Aesop Rock, la violence verbale est toujours contrebalancée par des échappatoires musicales, des refrains bubblegum ou des accords de dessin animé, qui apaisent durant quelques secondes la tension infernale du disque. Ce type-là a un flow de bagnard, coupé au couteau, qui contraste à merveille avec sa musique, fabriquée à partir de samples de flûtes, de percussions exotiques, de guitares orientales, de sitars et de beats arides. Son hip-hop est construit autour d’histoires dignes de Brett Easton Ellis. Labor Days témoigne (tout comme les disques de la clique Anticon, jolie cousine installée à Oakland), de la même renaissance abrasive d’une musique violente et passionnée, directement héritée des gémissements révoltés du blues, de l’énergie du free-jazz et de l’ardeur très punk des premières années du hip-hop.