Avec l’affaire Vincent Lambert, les directives anticipées concernant la fin de vie reviennent beaucoup dans les débats. De quoi s’agit-il concrètement ?
Vingt fois plus de connexions depuis un mois ! Après les derniers revirements de la situation de Vincent Lambert (plongé dans un état de conscience minimal sans espoir d’amélioration depuis 2008), le trafic du site service-public.fr, où l’on peut trouver le formulaire pour prévenir de ses directives anticipées, a explosé. Eclairage sur cette précaution encore peu connue des Français.
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A quoi ça sert ?
Les directives anticipées sont des indications qu’une personne peut donner sur ses préférences de traitement en fin de vie. Si un jour, après un accident ou au cours d’une maladie grave, elle ne peut plus exprimer sa volonté auprès des médecins, ceux-ci pourront se repporter à cette déclaration écrite pour décider de quel soin lui appliquer.
Comment les rédiger ?
Les directives anticipées prennent la forme d’un formulaire à remplir. Il en existe plusieurs, comme celui proposé par le site du gouvernement, ou bien celui réalisé par l’Association pour droit à mourir dans la dignité (ADMD). En fonction du formulaire, il est possible de choisir différentes manières d’accepter ou non la douleur. L’ADMD propose même de donner son accord pour une “aide active à mourir” si la loi évolue et le permet après la signature de la directive anticipée.
Combien de temps sont-elles valables ?
Les directives anticipées sont valables indéfiniment. Elles sont également modifiables à souhait. Auparavant, la loi demandait que les directives soient renouvelées tous les trois ans. Depuis février 2016 et la loi Claeys Leonetti créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie, ce n’est plus le cas.
Comment les médecins peuvent-ils les connaître ?
Malgré les demandes de l’ADMD de faire figurer les directives anticipées dans le fichier numérique lié à la carte Vitale, pour le moment, elles ne sont disponibles que sur papier. C’est pourquoi, lorsqu’elles sont rédigées, il est conseillé d’informer des proches et son médecin traitant. Ces personnes peuvent détenir une copie ou bien uniquement savoir où se trouve le papier mentionnant les vœux du patient. Ce système un peu old school du 100 % papier peut être complété par un dossier médical numérisé géré par l’Assurance maladie.
Quel est le rapport avec l’affaire Vincent Lambert ?
Vincent Lambert n’a pas eu l’occasion de rédiger de directive anticipée. En 2008, après un accident de la route, l’homme, aujourd’hui âgé de 42 ans, tombe en état de conscience minimal. En 2013, l’équipe médicale et son épouse décident de mettre fin à ses jours, sans prévenir ses parents. Depuis plus de 10 ans, sa famille se déchire autour des traitements qu’il devrait subir.
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