Interrogé par « Society », Thierry Ardisson estime que l’arrêt de « Tout le monde en parle » résulte d’une décision politique. Bernadette Chirac l’aurait exigé du président de France Télévisions de l’époque, Patrick de Carolis.
Thierry Ardisson en Une du dernier numéro de Society. A l’occasion des 20 ans de Tout le monde en parle, le quinzomadaire a longuement interviewé l’homme en noir à propos de cette émission phare de France 2, diffusée chaque samedi soir en deuxième partie de soirée entre 1998 et 2006. Au menu de cet article : les secrets des coulisses du talk-show entre alcool à gogo et scandales à foison (du « Sucer c’est tromper » à Michel Rocard au pétage de plomb de Milla Jojovich en plein direct en passant par les invitations controversées d’Alain Soral au complotiste Thierry Meyssan). L’émission s’arrête pourtant en plein succès sans que l’on sache réellement pourquoi.
L’animateur a bien une raison derrière la tête et elle serait d’ordre politique : « Dès la saison 2006/2007, De Carolis [qui vient d’être nommé à la tête de France Télévisions] précise que tout animateur qui officie sur France Télévisions ne peut désormais plus travailler sur une autre chaîne hertzienne« , explique Thierry Ardisson, qui animait à la même époque 93, faubourg Saint-Honoré sur Paris Première. L’homme en noir propose alors de migrer sa deuxième émission sur France 4 mais la proposition reste lettre morte.
« Il n’est pas impossible qu’elle lui ait demandé de me dégager »
Selon lui, les dés étaient de toute façon pipés dès le départ : « C’est de notoriété publique, De Carolis doit sa présidence à Bernadette Chirac, estime l’animateur. Or, je me moquais beaucoup de Bernadette dans ‘Tout le monde en parle’, du genre : ‘Je comprends qu’il soit toujours dehors, Jacques, quand on voit sa femme… (…) Il n’est pas impossible, comme pour lui renvoyer l’ascenseur, qu’elle lui ait demandé de me dégager« .
Quoiqu’il en soit, Ardisson lui-même reconnaît que son talk-show était en bout de course : « Je crois que l’émission s’est arrêtée au bon moment, finalement. Je ressentais une forme de lassitude. Quand j’arrivais sur le tournage, j’avais moins la niaque, je ne sais pas comment dire, ça faisait un peu slip sale…« .