Donald Trump s’exprimait pour la première fois sur ce point de l’affaire des ingérences russes dans la campagne présidentielle de 2016. Il défend une réunion « légale » tout en soulignant qu’il n’était pas au courant au moment des faits, contredisant de nombreuses déclarations passées.
Le père à la rescousse du fils. Donald Trump a admis que l’aîné de ses enfants, Donald Trump Jr, avait rencontré une avocate russe « pour obtenir des informations » sur son adversaire démocrate à la présidentielle de 2016, Hillary Clinton. Il a en revanche qualifié l’action de « totalement légale« , invoquant une pratique normalisée dans le monde politique, comme il le tweetait ce dimanche 5 août. Il souligne également n’avoir pas eu connaissance de la rencontre à l’époque. La même journée, il s’en prenait, comme à son habitude, aux « Médias bidons » les qualifiant d’ « Ennemis du Peuple« .
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Fake News reporting, a complete fabrication, that I am concerned about the meeting my wonderful son, Donald, had in Trump Tower. This was a meeting to get information on an opponent, totally legal and done all the time in politics – and it went nowhere. I did not know about it!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) August 5, 2018
The Fake News hates me saying that they are the Enemy of the People only because they know it’s TRUE. I am providing a great service by explaining this to the American People. They purposely cause great division & distrust. They can also cause War! They are very dangerous & sick!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) August 5, 2018
C’est la première fois que le président américain s’exprime clairement sur ce point des ingérences russes au moment de l’élection 2016. Dans la rhétorique qu’on lui connait, il n’a pas hésité à parler de « fake news », de fausses informations relayant une « inquiétude » de sa part concernant les conséquences de cette réunion. Si rechercher des informations sur un adversaire politique est une pratique courante, cela l’est moins auprès de représentants d’un pays étrangers. Surtout qu’en 2016, des officiels russes faisaient l’objet de sanctions américaines.
En juin 2016, le fils du magnat immobilier, alors en campagne pour la présidentielle de 2016, reçoit une proposition pour rencontrer quelqu’un ayant des informations compromettantes émanant du gouvernement russe sur Hillary Clinton. A la Trump Tower à New-York, il reçoit alors Natalia Veselnitskaya. Cette avocate russe niera par la suite avoir des liens avec le Kremlin. Deux autres personnes proches du futur président des Etats-Unis sont aussi présentes : son gendre, Jared Kushner, et son directeur de campagne, Paul Manafort. L’aventure aurait tourné court assez vite, ne débouchant pas sur des informations particulières. Dans le sillage des révélations, ce dernier prétendait que la rencontre concernait en fait l’adoption d’enfants russes par des Américains.
De contradictions en contradictions
Des propos peu convaincants pour certains. Le journal américain, The Washington Post, avait révélé que Donald Trump aurait lui-même dicté cette réponse à son fils. L’affirmation aujourd’hui du président de ne rien savoir sur cette rencontre est flétrie par ses contradictions : « D’abord, on nous dit qu’il n’y avait pas réunion avec les Russes. Puis, on nous apprend que Trump n’avait pas joué de rôle dans la déclaration mensongère de la Trump Tower. Puis, qu’il l’a influencée. Maintenant, qu’il l’a dictée, » s’insurgeait Adam Schiff numéro deux de la commission du Renseignement à la Chambre des représentants.
First, we’re told there were no meetings with Russians. Then, we’re told Trump had no part in drafting the false Trump Tower statement. Then, we’re told he weighed in. Now, we’re told he dictated it. Not a word can be trusted of Trump or his staff on Russia, or perhaps anything. https://t.co/wEFoytdNG4
— Adam Schiff (@RepAdamSchiff) June 3, 2018
Des propos confortés par une récente déclaration de Michael Cohen, un ancien avocat du président. Selon des sources de la chaîne de télévision américaine CNN, l’homme de droit affirme qu’il était présent, avec d’autres personnes, quand Trump a été informé de la proposition de son fils concernant la rencontre. Il aurait donné le feu vert immédiatement. En revanche, le média transatlantique précise que ces sources n’ont pas de preuves pour corroborer leur propos.
Toujours est-il que deux jours avant cette mystérieuse réunion, le candidat Trump avait promis un « discours majeur » où il révélerait des scandales autour de son adversaire, Hillary Clinton. « Vous allez trouver cela très informatif et très intéressant« , avertissait le futur locataire de la Maison-Blanche (vidéo ci-dessous à la 7e minute). Le discours n’a pas eu lieu.
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