Les disques de Zen Guerrilla sont étranges, décalés : des disques de jeunes avec un son de vieux, voire des disques de vieux avec un son de jeunes. Comme si At The Drive In s’était laissé rattraper par la branche MC5 de sa généalogie. On pourra décemment parler de bruit et de fureur, dans le […]
Les disques de Zen Guerrilla sont étranges, décalés : des disques de jeunes avec un son de vieux, voire des disques de vieux avec un son de jeunes. Comme si At The Drive In s’était laissé rattraper par la branche MC5 de sa généalogie. On pourra décemment parler de bruit et de fureur, dans le strict respect d’une lignée sauvage et métallique, classique, mais avec une dimension qui en assurera longtemps l’écho. Avec ses dérapages grinçants dignes d’un Jesus Lizard et ses pluies de vigoureuses taloches, Shadows on the sun reprend le pugilat où Trance states in tongues, sévère round précédent, avait lâché l’affaire. C’est à dire sous un déluge de larsens capables de cultiver un swing patraque et sous le feu nourri de toute l’artillerie heavy. Tout s’emboîte à merveille avec une élasticité rare en ces domaines indurés. Leur leader Marcus Durant apporte sa négritude au royaume du riff blafard, pour en décupler l’énergie à grands coups de fouet soul. Et si le MC5 reste au cœur des préoccupations de Zen Guerrilla (leur Kick out the jams s’appelle 5th & Cecil B.), Otis Redding ou James Brown survolent le champ de mines pour y déposer en rafales les déhanchements cradingues d’un métissage féroce.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}