Décidément, voici l’Ecosse complètement américaine (serait-ce encore une fois pour prendre le contre-pied de l’Angleterre ?). Après Lloyd Cole, qui se prend pour le roi de New York, c’est Teenage Fanclub qui se vautre comme une bande de sagouins dans la boue dégueulasse de Seattle. Sur un premier album, on pouvait discerner un côté je-m’en-foutiste […]
Décidément, voici l’Ecosse complètement américaine (serait-ce encore une fois pour prendre le contre-pied de l’Angleterre ?). Après Lloyd Cole, qui se prend pour le roi de New York, c’est Teenage Fanclub qui se vautre comme une bande de sagouins dans la boue dégueulasse de Seattle. Sur un premier album, on pouvait discerner un côté je-m’en-foutiste du hardcore plein de drôlerie, une distance qui donnait tout son charme à A Catholic education.
Et puis voici The King, dont on ne savait que deux choses : un, qu’il serait instrumental ; deux, que Bobby Primal Scream l’adorait. Instrumental, il l’est donc. On sait aussi maintenant que Bobby a autant de morve et de goût quand il parle de ses copains que de ses propres disques. N’est-il pas en effet ironique de ne déceler de mélodie que sur (l’excellente) reprise du Like a virgin de Madonna ? Une idée, soit dit en passant, pillée chez Sonic Youth. A part cela, que trouve-t-on ? Un boucan infernal fait de batterie bouchère et de guitares sursaturées. Pas un poil de mélodie. Du larsen, à pleine pâtée. Bon sang, Norman Blake était très sympa, capable d’humour et même en état de trouver quelques bonnes mélodies il y a encore peu de temps. Mais tout fout le camp, les voici, lui et sa bande, à leur tour en train de se vautrer dans le néant avec cette foutue génération de branleurs qui n’attendent rien du lendemain (passe encore), mais surtout rien d’eux-mêmes. Et au lieu de se creuser un peu, ils font les idiots sur les photos, se laissent pousser cheveux, barbes et poils dans la main, se complaisent dans le microcosme d’autosatisfaction de la presse anglaise. Les voici en train de faire du hardcore pro-gres-sif. C’était bien la peine que leurs grands frères se cassent les dents et se déglinguent la santé à tuer tout ce qui ressemblait de près ou de loin à du progressif. Je suis sûr que même Norman s’est fait chier en écoutant son disque, et il a dû le dire à Bobby. Qui a donc décrété ça génial.