Le journal « Le Monde » publie ce mercredi 1er août des éléments de l’enquête de l’affaire Benalla.
Une enquête judiciaire a été ouverte le 22 juillet, suite à une vidéo publiée par Le Monde dans laquelle on voit l’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron brutaliser un couple de manifestants le 1er mai dernier place de la Contrescarpe, à Paris. Alexandre Benalla est mis en examen pour « violences en réunion », « immixtion dans l’exercice d’une onction publique », et « port public sans droit d’insignes réglementés ». Et le journal Le Monde s’est procuré les éléments réunis par les juges.
« Je devais mettre un signe distinctif »
« En aucun cas, je ne lui ai porté un coup de pied. (…) A aucun moment porté de coups », affirme Alexandre Benalla aux enquêteurs qui admet simplement avoir trébuché et que « la pointe de [s]on pied a effleuré [le] torse [du manifestant] ». Le jeune manifestant s’est vu prescrire six jours d’arrêt de travail et un certificat médical atteste « de traces de coups sur la poitrine et une raideur cervicale ».
Le major Philippe Mizerski, le référant d’Alexandre Benalla ce jour-là, qui apparaît très en recul sur les vidéos a fait par de son étonnement. Ce qui le « choque, c’est qu’il devait être simple observateur, et qu’il est parti comme ça, sans rien dire, au front. (…) Il a agi en électron libre ». Concernant le casque et le brassard de police, le chargé de mission de l’Élysée explique avoir enfilé le brassard car il était « habillé en noir et gris et un des policiers (…) m’a alors fait la remarque que je devais mettre un signe distinctif au risque d’être pris pour un casseur par les CRS. »
Des armes disparues
Lors de la perquisition du bureau d’Alexandre Benalla, les enquêteurs ont trouvé « une proposition de plan de transformation organisationnelle des services » qui traite notamment de la sécurité du président. Dans son appartement d’Issy-les-Moulineaux, « ils ont trouvé un gyrophare bleu, des clés sur un porte-clés de l’Assemblée, mais aussi, au fond de l’armoire, une rampe lumineuse de police, donnée ‘par le conducteur de M. de Rothschild' », rapporte Le Monde. Quid de ses armes (trois pistolets et un fusil) ? Ils n’étaient en tout cas plus dans l’appartement ce jour-là. Supposées se trouver dans un coffre-fort, Benalla a expliqué aux enquêteurs n’avoir « aucune idée » d’où elles se trouvent. « Elle [l’armoire] a dû être emmenée dans un lieu sûr par une personne, mais ce n’est pas moi qui me suis occupé de cela. »
Auprès des enquêteurs, Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée, et Patrick Strodza, le directeur de cabinet, ont affirmé avoir été informés des violences commises par Alexandre Benalla place de la Contrescarpe le « 2 mai dans la matinée ». De son côté, le gardé à vue dit le contraire, et explique avoir informé M. Kholer dès le 1er mai au soir, via une messagerie cryptée. Il affirme aussi aux enquêteurs posséder une trace de cet échange « sur une clef USB » dont il ne souhaite pas « pour l’instant dire où elle se trouve ». Plusieurs ombres semblent encore planer au tableau.