Pour son premier long-métrage, Hsin-Yin Sung avance sous l’influence de l’animation japonaise tout en s’en démarquant. « Happiness Road » raconte l’histoire émouvante d’une jeune taïwanaise revenant des États-Unis pour enterrer sa grand-mère qu’elle aimait tant. Un dessin-animé sur le souvenir et la quête inlassable du bonheur.
Merveilleux dessin animé venu de Taiwan, Happiness Road a été écrit et réalisé par une femme, Hsin-Yin Sung, dont c’est le premier long-métrage. Si l’on reconnaît, dans la facture, l’influence de l’animation japonaise, Happiness Road se démarque de ses grands modèles sur certains plans.
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Le film raconte l’histoire très émouvante d’une jeune femme taïwanaise, Tchi, installée aux États-Unis avec un homme blanc, et qui revient dans sa ville natale pour assister aux obsèques de sa grand-mère adorée. Pendant le voyage, elle se rappelle avec nostalgie les principales étapes de son enfance.
L’histoire d’un pays et d’une génération
Le thème du film est dans son titre, la route du bonheur (le nom de la rue où habitent ses parents et où elle a grandi) : comment être heureux ? Où être heureux ? Le « rêve américain » une fois accompli, pourquoi n’est-on pas aussi heureux qu’on le pensait au départ ? C’est l’aspect quasi politique du film.
D’autant plus que Hsin-Yin Sung raconte, discrètement mais fermement, l’histoire de son pays et de sa génération : l’émigration, l’errance, l’hésitation entre l’ancrage dans sa terre d’accueil opulente et l’envie de retourner dans son pays d’origine. Tchi est un peu perdue, et le film, qui dure près de deux heures, ne manque aucune étape de ses doutes, sur un ton très romanesque.
Le dessin est frais, vigoureux, charmant, Tchi petite-fille est formidable de véracité et de drôlerie, et les parents, un peu moqués, un peu vulgaires, sont rachetés par l’amour pour leur fille et leur foi en son avenir, leur vitalité infernale, leur absence de racisme. C’est un très beau film sur le bonheur, la poursuite du bonheur, qui ne se cache pas que sur cette route, si on souhaite y croire, est semée d’embûches. Pour petits et grands.
Happiness Road, un dessin animé de Hsin-Yin Sung (Taïwan, 2018, 1h51), en salles le 1er août.
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