Cet homme est une madeleine de la pire espèce. Sans une once de malice, ni de second degré, ce brave Will nous ramène quelque quinze années en arrière, au temps où méprisant également le punk et le disco, les jeunes gens de bonnes familles avaient tous dans leur discothèque les albums de Stevie Wonder, George […]
Cet homme est une madeleine de la pire espèce. Sans une once de malice, ni de second degré, ce brave Will nous ramène quelque quinze années en arrière, au temps où méprisant également le punk et le disco, les jeunes gens de bonnes familles avaient tous dans leur discothèque les albums de Stevie Wonder, George Benson ou Earth Wind & Fire. Rien ne nous est épargné, ni les synthés doux comme les loukoums, ni les pets-de-nonne que la guitare égrène par chapelets entiers dès que les chœurs célestes et le pianiste d’ambiance daignent la mettre un peu en veilleuse Même la production est d’époque. Du Quincy Jones au moins. Tout est réglé, vérifié, huilé, astiqué, revérifié avec une méticulosité inimaginable ; quant au son, on hésite entre la cathédrale gothique et les produits pasteurisés. On pourrait presque entendre le frémissement des poils de la moustache de Big Will, si cette dernière n’était, comme il se doit, amoureusement gominée. Bref, le chic black dans toute sa plénitude. Evidemment, tout ceci n’est pas d’une transcendante originalité, mais après tout on ne demande pas aux madeleines d’être pyramidales ou d’avoir des pois verts. Tous ceux qui ont connu leur premières vraies soirées’ au tournant des années 70 et qui n’en gardent pas que des mauvais souvenirs apprécieront en connaisseurs ce soul-funk sophistiqué où pullulent les Reviens, tout est pardonné?, les J’ai trop besoin de toi et autres poncifs que seule la foi d’un Will Downing peut rendre sublimes.
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