Archi-dominée par Adieu les cons d’Albert Dupontel, la 46e cérémonie des César a accouché d’un palmarès décevant, loin des espoirs de renouveau promis par les nominations.
Ce devait être les César du renouveau, tant du point de vue du déroulé de la cérémonie que de la liste de gagnant.es dont elle accoucherait. Au bout de cette 46e édition, force est de constater que le changement espéré s’est mué en un sentiment de déjà-vu. Malgré un casting prometteur (Roschdy Zem en président, Benjamin Biolay à la musique et Marina Foïs, Blanche Gardin et Laurent Laffite à l’écriture) et un discours d’introduction très réussi de sa maîtresse de cérémonie Marina Foïs, les quatre heures de show se sont toujours écoulées avec le même sentiment d’ennui et de déception que les éditions précédentes.
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Il a pourtant été rompu par la mise à nu, au propre, de Corinne Masiero pour dénoncer la situation du monde de la culture. Après avoir fait référence à Peau d’âne et à Carrie au Bal du diable, la comédienne s’est intégralement déshabillée sur scène. Sur son buste était inscrit « No Culture No Future » et sur son dos « Rend nous l’art Jean« . Un moment très punk et qui cadrait peu avec une soirée toujours aussi interminable et gênante.
Le seul véritable attrait de cette édition, qui s’est tenue en présentielle mais en effectif réduit, est la profusion d’extraits de films qui l’a rythmée. Cela faisait longtemps que les César n’avaient pas donné le sentiment d’autant restituer et de sublimer la matière du cinéma, non seulement à travers les hommages aux diffèrent.es défunt.es, mais aussi à travers l’hommage à la troupe du Splendid et à certains remettants prestigieux comme le chef-opérateur Philippe Rousselot ou le monteur Yann Dedet.
Adieu les cons domine le palmarès
Du côté des gagnant.es, c’est Adieu les cons qui a archi dominé avec sept César (dont meilleur film et meilleure réalisation), devant Adolescentes (trois César). Si on se réjouit des récompenses décernées au magnifique film de Sébastien Lifshitz, celles accordées au film d’Albert Dupontel nous affligent, tant le film était pour nous le pire vainqueur possible. Le renouveau promis par des nominations faisant la part belle à des cinéastes jamais nommés a finalement sacré le seul auteur déjà récompensé (César de la meilleure réalisation en 2018 pour Au revoir là-haut). Absent de la cérémonie, Albert Dupontel a confié à sa compagne et productrice Catherine Bozorgan le soin de venir chercher ses multiples compressions.
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Rares motifs de réjouissance, le César de la meilleure actrice décerné à Laure Calamy pour Antoinette dans les Cévennes et de meilleur second rôle féminin décerné à Émilie Dequenne pour Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait. C’est d’ailleurs le seul César octroyé au film d’Emmanuel Mouret, malgré ses 13 nominations. Autre grand perdant de la soirée, Été 85 de François Ozon, qui est reparti bredouille malgré douze nominations. Cela fait la sixième fois que le réalisateur de Huit femmes se fait bouder dans les catégories meilleur film et meilleure réalisation.
Voici la liste complète des gagnants :
Meilleur film
Adieu les cons produit réalisé par Albert Dupontel
Meilleure réalisation
Albert Dupontel pour Adieu les cons
Meilleure actrice
Laure Calamy dans Antoinette dans les Cévennes
Meilleur acteur
Sami Bouajila dans Un Fils
Meilleure actrice dans un second rôle
Emilie Dequenne dans Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait
Meilleur acteur dans un second rôle
Nicolas Marié dans Adieu les cons
Meilleur espoir féminin
Fathia Youssouf dans Mignonnes
Meilleur espoir masculin
Jean-Pascal Zadi dans Tout simplement noir
Meilleur premier film :
Deux réalisé par Filippo Meneghetti
Meilleur documentaire
Adolescentes réalisé par Sébastien Lifshitz
Meilleur film d’animation
Pour le court métrage
L’Heure de l’ours réalisé par Agnès Patron
Pour le long métrage
Josep réalisé par Aurel
Meilleur court-métrage
Qu’importe si les bêtes meurent réalisé par Sofia Alaoui
Meilleure photographie
Alexis Havyrchine pour Adieu les cons
Meilleur son
Yolande Decarsin, Jeanne Delplancq, Fanny Martin, Olivier Goinard pour Adolescentes
Meilleur montage
Tina Baz pour Adolescentes
Meilleurs costumes
Madeline Fontaine pour La Bonne épouse
Meilleurs décors
Carlos Conti pour Adieu les cons
Meilleure musique originale
Rone pour La Nuit venue
Meilleure adaptation
Stéphane Demoustier pour La Fille au bracelet
Meilleur scénario original
Albert Dupontel pour Adieu les cons
Meilleur film étranger
Drunk réalisé par Thomas Vinterberg
César des lycéens
Adieu les cons d’Albert Dupontel
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