Le quatrième album de Ron Sexsmith s’ouvre sur deux titres (This song et Cheap hotel) traitant d’enfance en péril ? un sujet déjà abordé dans Strawberry blonde (1997), inusable exemple de chanson parfaite.? Dans cette somptueuse lignée, Cheap hotel brille par une singulière éloquence de l’omission. Avec This song, la modestie de Ron Sexsmith confine […]
Le quatrième album de Ron Sexsmith s’ouvre sur deux titres (This song et Cheap hotel) traitant d’enfance en péril ? un sujet déjà abordé dans Strawberry blonde (1997), inusable exemple de chanson parfaite.? Dans cette somptueuse lignée, Cheap hotel brille par une singulière éloquence de l’omission. Avec This song, la modestie de Ron Sexsmith confine à la cécité. En quête d’un gorille capable de parfumer ses chansons à la dynamite, Sexsmith s’est offert, à Nashville, les services de Steve Earle. Et comme dans un buddy movie de la meilleure eau (de vie), le choc des contraires (pour faire vite, le chérubin et le bûcheron) produit d’admirables étincelles. Encouragée à tous les métissages, l’écriture de Sexsmith fricote avec le jazz en pure soie (Foolproof), le rhythm’n’blues hâbleur (Not too big) et même le reggae ironique et tonique (Never been done). Avec, sous le capot, un troupeau de mustangs course-pouliches, Don’t ask why et Keep in mind donnent son élan à un album souvent caracolant, où même quand elle (en)chante l’automne (Fallen), la poétique des saisons suinte d’une sève estivale. Et met des violoncelles dans la verdure (Miracle in itself) et de l’eau de jouvence dans les refrains (Thirsty love).
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