Tout l’art de la pop-song repose sur un délicat et minutieux panachage d’éléments contraires. Un élément frais et onctueux : la mélodie. Un autre en fusion permanente : l’enthousiasme. Enfin, un troisième, solide mais néanmoins flexible : l’écriture, sur laquelle s’appuient les deux autres. En somme, les pop-songs, c’est comme les profiteroles au chocolat, ça […]
Tout l’art de la pop-song repose sur un délicat et minutieux panachage d’éléments contraires. Un élément frais et onctueux : la mélodie. Un autre en fusion permanente : l’enthousiasme. Enfin, un troisième, solide mais néanmoins flexible : l’écriture, sur laquelle s’appuient les deux autres. En somme, les pop-songs, c’est comme les profiteroles au chocolat, ça paraît simple mais rien n’est plus casse-gueule à confectionner. Beaucoup s’y essayent, quelques-uns y parviennent et la plupart se vautrent copieusement, faute d’avoir su en maîtriser les ingrédients. Autant le dire tout de suite, les Cavedogs, eux, se sont procurés la recette idéale. Il suffit d’écouter le morceau qui ouvre cet album pour s’en convaincre : ce trio de Boston est allé frapper directement à la bonne porte. La filiation Who-Jam saute aux oreilles, on est entre de bonnes mains. Onze titres durant, l’infernale machine opère sans relâche, captive les neurones pour y apposer un sceau mélodique indélébile, arsenal de guitares que l’on croyait disparu, outre-Atlantique, depuis la fin des Plimsouls. Dix ans d’atermoiements sont subitement balayés d’un revers de ces manches furieux. A l’image de la toupie au dos de la pochette, les Cavedogs surgissent d’un monde en spirale, bariolé et enfantin, où tout est permis, y compris de transporter Syd Barrett dans un Magical Mystery Tour vertigineux (Proud land). Ces trois types, sans passé, sans look, sans ne serait-ce qu’un entrefilet dans le NME, américains de surcroît, ont pourtant tout pour devenir grands. Grâce à une collection de profiteroles au chocolat de légende.
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