De ses origines populaires au cinéma d’auteur et à la réalisation, le parcours d’une artiste sincère.
Sandrine Bonnaire a fait ses premiers pas d’actrice à 15 ans dans À nos amours de Maurice Pialat en 1983. Trente ans plus tard, elle est restée aussi naturelle qu’à ses débuts. Fille de banlieue issue d’une famille nombreuse, elle quitte l’école très tôt pour passer un CAP de coiffure. Cette antistar venue du peuple est devenue l’égérie du cinéma d’auteur : Pialat, Varda, Sautet, Rivette, Depardon, Chabrol… Plus récemment, elle est passée derrière la caméra. S’inspirant de son mentor Pialat, elle tourne des films autobiographiques : un docu sur sa soeur autiste, puis une fiction, J’enrage de son absence, sur un épisode de la vie de sa mère. Comme on le voit ici, le danger de cette grande proximité avec la vie et les gens, c’est une forme de banalité. L’art nécessite une distance et une transformation, concepts étrangers à Sandrine Bonnaire pour qui « être acteur, c’est être ».
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Cette franchise confinant à la candeur a pourtant toujours été sa force. Quand Sandrine sourit, c’est franchement, sans arrière-pensée. Dans ce documentaire, il n’y a pas de coupure entre la comédienne que l’on voit tourner une série télé à la Réunion, la réalisatrice qui met en scène son ancien compagnon William Hurt et la femme décontractée qui, avec sa soeur Lydie, interpelle une habitante du quartier de la Grande Borne, à Grigny, où elle a passé son enfance. Même là, la jeune quadra ne joue pas. Si elle est consciente d’avoir changé de statut social en devenant une vedette, elle n’a rien renié. Surtout pas sa famille. On le constate lors de la séquence la plus touchante, entre Sandrine et sa mère courage.
Sandrine Bonnaire, actrice de sa vie documentaire de Juliette Cazanave. Dimanche 30, 22 h, Arte
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